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ETHEL SMYTH

magistrale et saluaient en miss Smyth non seulement le premier compositeur femme du monde entier, mais un compétiteur redoutable pour les musiciens mâles trop exclusifs de son pays natal.

Sa Messe est, il faut le dire en toute sincérité, une œuvre remarquable. Par son style large et ses élans sublimes elle rappelle la Messe solennelle[1] de Beethoven qui, de toute évidence, est le modèle que miss Smyth s’était imposé. À certains passages, il est vrai, pour suivre le maître on devine que le disciple a dû donner toute sa flamme ; mais, dans l’ensemble, l’apparence de l’effort est rarement appréciable. Plusieurs morceaux d’une importance secondaire ont une mélodie agréable et une émotion expressive, notamment le Benedictus pour voix de femmes, suggestion du style de Gounod peut-être due à l’heureuse influence de sa puissante protectrice.

Miss Smyth devait bientôt tourner son attention vers l’opéra et la suite de sa carrière en très grande part est dès lors vouée à la composition d’ouvrages dramatiques. Son premier opéra Fantasio est une adaptation libre en deux actes de la comédie d’Alfred de Musset[2], et dont elle a écrit elle-même le livret en allemand. Représenté à Weimar, en 1898, il fut repris à Carlsruhe sous la direction du célèbre Félix Mottl[3], en 1901.

De Fantasio je ne connais rien que par la lecture.

  1. Messe solennelle en . Op. 123 (1822).
  2. Musset (Alfred de), poète français (1810-1857). Fantasio (1866).
  3. Mottl (Félix). Chef d’orchestre autrichien. Né à Unter Saint-Veit, près Vienne (1856-1911).