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ETHEL SMYTH

pu organiser déjà un petit concert avec le Liebeslieder, divers chants et l’andante du concerto pour piano-forte[1]. »

Plus tard, dans la même année, miss Smyth revint à Leipzig et nous avons connaissance de ses premiers essais de composition musicale. « Notre jeune amie anglaise », écrit Frau von Herzogenberg, « travaille avec ardeur. Elle écrit de charmante gavottes et sarabandes ».

Son existence musicale à Leipzig, interrompue par plusieurs séjours en Angleterre, dure jusqu’en 1882. En écrivant à Brahms en mai de la même année, Frau von Herzogenberg dit : « Ethel vous envoie ses bons souvenirs. Savez-vous qu’elle va commencer à travailler seule l’hiver prochain à Florence où vous pourrez peut-être la voir ? Elle s’imagine qu’en Italie elle pourra terminer toutes ses fugues sur la dominante sans encourir de reproche. Je suis très curieuse de voir comment elle pourra s’en tirer. Une bonne chose est que là-bas elle n’entendra pas trop parler du maître Brahms ! »

Ainsi apparaissait déjà chez la jeune compositrice la tendance à résister à la pédanterie de l’académicisme allemand. Si instruite et excellente musicienne que fût Frau von Herzogenberg, elle n’était pas effrayée par ces symptômes de révolte. Elle sentait, au contraire, que sa jeune élève avait été assez longtemps tenue en lisière et que le moment était arrivé

  1. Concerto pour pianoforte. No1, en ré mineur. Op. 15 (1859).