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ETHEL SMYTH

sieurs mois de hard labour dans une prison de la capitale. Le délit reproché était le bris de la vitrine d’une boutique de Regent Street. Son intention assurément déréglée était d’obliger le gouvernement anglais à porter remède à l’infériorité de son sexe, et, certes, on peut blâmer le procédé pratique de miss Smyth, sans méconnaître la force décisive du caractère qui devait la conduire à cette démonstration d’une violence regrettable.

Pendant son enfance, Ethel Smyth ne manifesta aucun penchant marqué pour l’étude de la musique. Elle avait reçu de son institutrice les rudiments de l’art musical et un ami de son père, le colonel Ewing, lui donna quelques notions sur la théorie de l’harmonie en lui faisant dont du célèbre traité de Berlioz sur l’instrumentation[1]. Ce ne fut pas avant d’avoir atteint l’âge de douze ans qu’elle éprouva une vocation irrésistible pour la carrière musicale. Son père s’opposa d’abord à réaliser sa passion subite pour la musique ; mais les obstacles qu’elle rencontra ne servirent qu’à affermir sa résolution. Elle réussit enfin à obtenir l’autorisation paternelle, et, en 1877, elle quittait l’Angleterre pour l’Allemagne, fermement décidée à conquérir un nom dans le monde de la musique.

Elle entre d’abord au Conservatoire de Leipzig, en Saxe, mais elle y reste peu de temps. Elle est reçue bientôt après élève et pensionnaire dans la maison

  1. Berlioz (Hector). Compositeur de musique français (1803-1869). Auteur du célèbre Traité d’instrumentation et d’orchestration modernes (1844).