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ETHEL SMYTH

des compositeurs femmes et j’espère ne pas être taxé de partialité en réclamant pour elle le fleuron de premier compositeur femme du monde entier[1].

Ethel Mary Smyth est née à Londres le 23 avril 1858. Son père était le général J.-H. Smyth, du corps de l’artillerie royale, et sa mère, de qui elle hérita sa vocation naturelle musicale, avait nom Struth. Dès ses premières années, Ethel Smyth montra une aversion marquée pour la vie pleine de douce monotonie de la jeune fille anglaise. Sa nature l’élevait bien au-dessus de la devise classique de la vraie ménagère. « Domum tenuit, lanam fecit, [2] elle gardait la maison et filait de la laine. » Dès son enfance, elle pratique avec ardeur les jeux et les sports virils. De nos jours, le jeu de cricket, de hockey et même le jeu de foot ball font partie de l’éducation officielle d’une jeune anglaise et servent à donner satisfaction à un besoin d’activité musculaire. Mais, il y a quarante ans, il était rare que les jeunes ladies se livrent à un exercice plus animé qu’une calme partie de jeu de croquet. Ethel Smyth possédait peu d’inclination pour se plier aux règles qui régissent son sexe : elle ne se plaisait qu’aux jeux de force et d’adresse. On rapporte aussi qu’elle avait coutume d’accompagner son père à travers la campagne, le fusil sur l’épaule, causant un grand carnage des faisans et des perdrix qui peuplaient les bois et les champs paternels.

  1. Voir Dictionnaire biographique des Femmes Compositeurs de musique, Women Composers, par Otto Ebel. Chandler, éditeur. Brooklyn (N. Y.). Traduit en français par Louis Pennequin. Paul Rosier, éditeur à Paris. 1 vol. in-16.
  2. Citation d’une épitaphe latine.