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ETHEL SMYTH




L’histoire de la fin du dix-neuvième siècle présente peu d’événements plus remarquable que le développement du mouvement féministe. Dans les arts et les sciences, comme dans la lutte sociale ou politique, la revendication de la femme s’est fait sentir avec une force aussi intense que celle plus ancienne de l’homme et nulle part avec une plus grande éloquence que dans l’art de la musique.

Si des compositeurs femmes ont existé dès l’origine de la musique moderne, il est certain qu’un nombre restreint du sexe a tenté sérieusement jusqu’à ce jour de rivaliser avec nos musiciens mâles pour cultiver les formes les plus sublimes et les plus exigeantes de l’art musical.

Au dix-septième siècle Francesca Caccini[1], fille de Giulio Caccini[2], célèbre chanteur et compositeur des

  1. Caccini (Francesca). Chanteuse italienne, compositeur et poète. Née à Florence en 1581. Auteur de La Liberazione di Ruggiero (1625) et de Rinaldo Innamorato, opéras ; de chants à une ou plusieurs voix (1618) ; de poèmes en langue latine et toscane. La date de sa mort est inconnue.
  2. Caccini (Giulio) (1546-1615). Auteur de recueil de canzoni, de madrigaux à voix seule et de monodies ou chants à l’unisson appelé Nuove Musiche. Il se faisait nommer Giulio Romano et on le considère comme un des plus anciens promoteurs des principes dramatiques de Richard Wagner.