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EDWARD ELGAR

purifie. Le thème magnifique de l’Idéal transfiguré et glorifié reparaît semblable à un arbre florissant qui étend ses larges branches et l’œuvre finit dans l’éclat d’une splendeur triomphante.

Le concerto de violon appartient au même ordre d’idée et de sentiment que la première symphonie si le milieu est différent. D’une allure moins impétueuse il est écrit dans un ton plus contemplatif. Ainsi qu’il convient à une œuvre où le soliste joue le rôle principal le compositeur exprime ici, non des émotions généralisées en prenant un homme comme type de sa race, mais seulement ses efforts privés et ses aspirations individuelles. Dans le monde de l’Art il est quelquefois difficile de dire à quel point la cause peut être séparée et distinguée de l’effet. La forme du concerto a-t-elle été choisie par Elgar parce que ; selon lui, elle était la plus favorable à ce qu’il avait à dire ou le choix du compositeur a-t-il déterminé le caractère même de sa musique ? C’est un problème que peut-être Elgar lui-même aurait peine à résoudre. En tout cas, par la manière de traiter sinon par le caractère, le concerto est un contraste admirable avec la symphonie. L’élévation et la largeur du style plein de noblesse, que montre l’œuvre symphonique, se changent en une note plus personnelle et plus intime. L’auditeur semble entrer en confidence avec le compositeur et assister au récit de ses joies et de ses peines intimes, de ses émotions et de ses aspirations les plus secrètes. La première partie du concerto ressemble mutatis mutandis trait pour trait au mouve-