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EDWARD ELGAR

La première symphonie en la bémol a été exécutée pour la première fois en décembre 1908, le concerto de violon en en novembre 1910 et la seconde symphonie en mi bémol en mai 1911. Pendant cette période il n’a composé rien autre d’important et c’est pourquoi nous pouvons avec raison considérer les deux symphonies et le concerto comme un grand ouvrage en trois parties, une trilogie symphonique, une trinité artistique, — trois dans un et un dans trois. Je dois avouer qu’Elgar n’a fait lui-même aucune allusion à l’existence d’une relation quelconque entre ces trois compositions qui ont été exécutées et publiées séparément, et c’est peut-être une fantaisie due à mon imagination de prétendre qu’elles sont unies par un lien psychologique. Toutefois, après avoir entendu plusieurs fois chacune d’elles et après les avoir étudiées avec sympathie, ardeur et déférence, je persiste à croire que ce lien existe, avec ou sans l’aveu du compositeur.

Pour résumer la tendance générale de la trilogie je citerai les trois parties qui la composent et qui personnifient lutte — contemplation — joie — suivant le développement d’une âme artiste et tel qu’une si large peinture n’a peut-être pas été tentée par un musicien de notre temps.

J’analyserai maintenant chaque œuvre en détail. Elgar n’a pas attaché de programme défini à sa première symphonie ; mais, en admettant qu’elle soit « un coup d’œil du compositeur sur la vie », elle suggère l’impression effective d’une allusion autobiogra-