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EDWARD ELGAR

Richter, Manns[1], Hallé[2] et d’autres chefs d’orchestre comment on doit comprendre la musique symphonique. Et il faut remarquer que c’est une élite musicale qui se presse autour de ces maîtres. Dans notre pays, le sommet de l’art musical est resté pour le plus grand nombre, comme au temps de Haëndel et de Mendelssohn, — l’oratorio — ou, du moins, il l’était encore il y a dix ans, car, depuis le commencement du vingtième siècle, nous avons vu en Angleterre de grands changements s’opérer dans le goût musical.

La forteresse du conservatisme fut emportée par Elgar avec son Dream of Gerontius (Songe de Gérontius). Exécuté au Festival de Birmingham en 1900, mais mal exécuté, l’oratorio fut assez froidement reçu. Toutefois, à chaque exécution nouvelle le succès de l’ouvrage fut accentué et on doit confesser que la carrière triomphante de l’œuvre en Allemagne et surtout l’éloge adressé à l’auteur par le célèbre compositeur allemand Richard Strauss, après une exécution de l’oratorio à Dusseldorf, agirent dans un sens très favorable sur l’opinion anglaise. À présent, le succès du Songe de Gérontius, en Angleterre, ne peut plus être contesté. Cet oratorio est exécuté non seulement dans les grands festivals, mais dans chaque ville qui possède un chœur et un orchestre capables de s’attaquer aux difficultés réellement formidables de la partition.

Le succès obtenu par le Songe de Gérontius dans la

  1. Manns (1825-1907). Chef d’orchestre prussien. Né à Stolzenberg, près de Stettin.
  2. Hallé (1819-1895). Chef d’orchestre allemand. Né à Hagen, en Westphalie.