Page:Musiciens Anglais Contemporains, Streatfield-Pennequin.pdf/19

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
5
EDWARD ELGAR

Après s’être révélé par La Lumière de la vie, Elgar devint sinon précisément célèbre, du moins un musicien avec qui il fallait désormais compter. On se demandait qui était ce néophyte, où il avait appris l’art de la composition, et l’histoire de ses premières années commença à intéresser le monde musical anglais.

Né en 1857, d’un père organiste à l’église catholique de Saint-Georges, à Worcester, bon violoniste et gérant d’un magasin de musique, l’enfant avait passé ses premières années dans la contemplation des superbes collines de Malvern, qui élèvent leur gracieux profil au-dessus de la vallée de la Severn. Autour de Worcester, le paysage n’a pas l’aspect sauvage du pays de Galles, contrée voisine aux landes arides et aux montagnes rocailleuses. Les collines de Malvern, bien qu’étant les plus hautes du sud de l’Angleterre, n’ont rien de terrifiant pour l’esprit de l’enfant. Là, la nature se montre sous un jour aimable et souriant ; la brise qui parcourt la vallée de la Severn promène dans les autres districts de l’Angleterre. Au milieu de scènes pour lesquelles sa nature pensive et concentrée doit avoir éprouvé une sympathie vive, bien qu’inconsciente, l’enfant parvint à l’adolescence. Son père lui enseigna le violon et l’orgue, puis, peu à peu le jeune Elgar acquit la pratique d’autres instruments en même temps que la connaissance des formes diverses de la musique. Nous savons qu’il tenait la partie de basson à un quintette d’instruments à vent et qu’il