Page:Musiciens Anglais Contemporains, Streatfield-Pennequin.pdf/16

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2
EDWARD ELGAR

que — Parry[1], dont les oratorios, animés du souffle puissant de Haëndel et de Mendelssohn, délectent les oreilles accoutumées aux grands effets choraux — Stanford[2], dont les symphonies, les quatuors et les cantates unissent la douce mélancolie de l’Irlande, son pays natal, à la science et à la méthode de Schumann et de Brahms — Sullivan[3], dont les opéras-comiques ont fait les délices de Londres pendant plus de vingt ans. Mais il était impossible de nous dissimuler plus longtemps que notre musique n’a pas un caractère cosmopolite. Nous pouvions nous délecter sous les brumes de notre île, mais nous ne pouvions prétendre participer à la grande confraternité internationale de l’art.

Un proverbe dit que c’est avant le point du jour qu’il fait le plus obscur. C’est au moment où les espérances des dilettantes les plus chauvins de l’Angleterre étaient devenues presque vaines qu’une voix nouvelle s’est levée qui, si je ne fais erreur, est destinée à porter le renom de notre pays à travers le monde et à donner aux oreilles étrangères une signification rénovée de la musique anglaise.

Il serait difficile de me rappeler avec précision le jour où je connus le nom d’Edward Elgar[4], mais je me souviens très bien de l’occasion qui me fit enten-

  1. Parry, Compositeur de musique anglais. Né en 1848.
  2. Stanford, Compositeur de musique anglais. Né en 1852.
  3. Sullivan, Compositeur de musique anglais (1842-1900).
  4. Elgar (Edward), compositeur de musique anglais. Né à Broadheath, Worcestershire, le 2 juin 1857. Réside à Hereford, Plâs Gwyn (Maison Blanche, dans le dialecte gallois).