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GRANVILLE BANTOCK

sance paisible qui, d’ordinaire, se répand après un gros temps d’orage calmé. Ces deux épisodes du conte de Browning ont inspiré à Bantock une musique adorablement expressive et le poème principal est développé avec un art exquis dans une série de scènes aux couleurs vives qui sont pour le musicien l’occasion de prouver sa maîtrise de l’orchestre moderne.

Le spectacle gai et animé de la foire est dépeint avec une verve intarissable et un entrain irrésistible. La danse caractéristique de Fifine produit surtout un effet plein d’attraction. La subite passion de notre héros pour la danseuse, le remords qui s’ensuit et la glorification de la fidélité d’Elvire sont autant de situations décrites par des motifs musicaux qui enchaînent le drame orchestral, et il faut reconnaître que, si l’œuvre de Bantock manque de profondeur psychologique, elle est du moins une composition délicieusement tracée et extraordinairement pittoresque.

Atalanta in Calydon, Atalante à Calydon[1] (1912), symphonie chorale — comme Bantock, cette fois encore, a voulu définir originalement son œuvre, — a un caractère beaucoup plus significatif. Cette composition de large dimension, écrite pour voix sans accompagnement d’orchestre, est un pas audacieux

  1. Calydon. Ville de l’Étolie, dans la Grèce ancienne. Dans un sacrifice fait aux Dieux le roi Œnée ayant omis l’hommage à Diane, la déesse irritée envoya pour le punir un sanglier qui dévastait la campagne. Les Grecs les plus adroits se réunirent et résolurent de débarrasser le pays de ce montre. Blessé par Atalante, fille d’Iasius, roi d’Arcadie, la bête sauvage reçut le coup mortel du roi Méléagre.