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GRANVILLE BANTOCK

vérité de l’apophtegme. Au temps où le compositeur méditait son vaste projet il semble n’avoir eu qu’une idée vague de la façon dont il traiterait le poème. La touche musicale au début est souvent hésitante et incertaine, et, malgré la beauté des détails, la composition se ressent avec évidence de l’absence d’un plan vigoureusement conçu. La première des trois sections entre lesquelles Bantock a divisé son ouvrage contient un plus grand nombre de quatrains que les deux autres réunies. Ce fait permet peut-être d’expliquer en partie la cause de la différence de style observée entre ces deux divisions principales, et, afin de donner à son œuvre une dimension acceptable, le compositeur aurait pu restreindre le développement de la section initiale.

Peut-être eût-il ainsi évité l’allure débraillée de cette partie qui semble décousue et sans idée directrice au regard de l’unité ronde et richement musicale de la deuxième et de la troisième. Il est visible que Bantock n’a été en possession de son inspiration pleine et de sa certitude de touche qu’au fur et à mesure de son labeur artistique, en sorte qu’un certain nombre de passages de la première partie seraient probablement traités d’une manière différente s’il avait à récrire son œuvre. Toutefois, on sent qu’avant la fin de cette partie toute indécision a disparu et que le musicien est parvenu à saisir d’une main ferme l’écheveau de la trame musicale.

À partir du moment où la superbe peinture sonore qui constitue la Marche de la Caravane des Fantômes était tracée, le musicien néophyte s’élevait au rand du