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CHARLES VILLIERS STANFORD

site qu’il n’avait pas encore départie jusque-là et ses quatre œuvres citées permettent d’admirer dans chaque genre d’effet une magistrale aisance. La solidité de structure allemande se retrouve en elles jointe à l’abondance mélodique et à la couleur vive de la musique de l’école italienne. Beaucoup de bruit pour rien, en particulier, possède une verve d’imagination et une gaîté d’humeur pleines de charme. Cet opéra, représenté avec succès au Théâtre de Covent Garden, de Londres, en 1900, obtint à la fois la bienveillance de la critique et la faveur des connaisseurs de la musique. Malheureusement, le préjugé contre l’art anglais, représenté avec suffisance par les mécènes fashionables qui président aux destinées de ce théâtre, n’était pas prêt encore à s’incliner même devant une œuvre aussi intéressante et l’opéra dut bientôt disparaître du répertoire.

Un sort plus favorable était réservé à un autre opéra de Stanford, Shamus O’Brien[1], représenté pour la première fois à l’Opéra-Comique de Londres, en 1896, et repris récemment avec un grand succès. Dans cette dernière œuvre le compositeur s’est souvenu des airs de son pays natal qui ont inspiré la partie caractéristique et la meilleure de sa musique. L’action de Shamus O’Brien se passe dans les montagnes de Cork, en Irlande, après la révolte de 1798.

  1. Shannus O’Brien est un personnage légendaire en Irlande. Le livret de cet opéra-comique en deux actes a été tiré par Georges Jessop du poème de Le Fanu (Jos. Sheridan), romancier et poète irlandais, né à Dublin, le 28 août 1814, mort à Dublin, le 7 février 1872.