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CHARLES VILLIERS STANFORD

consolidait ainsi le lien d’une sympathie qui est toujours restée vive pour l’art allemand. La musique n’absorbait pas tout le temps de l’étudiant ; en 1874, il est admis à un grade universitaire anglais, et cela prouve que Stanford possède une culture des lettres au moins égale à sa science de la musique. Dans l’intervalle, il avait été choisi comme organiste du Trinity College, de Cambridge, quand le public de Londres eut, en 1876, l’avantage d’apprécier pour la première fois le talent du jeune compositeur. Sur l’invitation du célèbre acteur Henry Irving[1] et pour suivre le conseil amical du poète lyrique Tennyson, Stanford avait écrit la musique accessoire du drame de ce dernier, Queen Mary, la Reine Marie, qui fut représenté avec somptuosité, sinon avec un grand succès, au Lyceum Theatre, de Londres. Cette composition et une Symphonie qui lui avait fait obtenir le second prix dans un concours musical à Alexandra Palace firent connaître aussitôt le nom de Stanford, et, depuis ce temps, sa musique a toujours été accueillie en public avec une déférence bienveillante.

Il ne serait pas profitable de disserter sur la direction que le génie musical de Stanford aurait pu prendre si, à l’époque de sa jeunesse, la musique en Angleterre avait été plus progressiste qu’elle ne l’était : car, son tempérament d’artiste est par-dessus tout porté à la diversité. Il s’étend de l’oratorio à l’opéra,

  1. Irving (Henry). Célèbre acteur dramatique, né à Keinton, comté de Somerset, le 6 février 1838, mort à Bradford, comté d’York, le 13 octobre 1905.