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CHARLES VILLIERS STANFORD

jouée dans une pantomime au Théâtre Royal de Dublin. Son éducation musicale fut aussitôt confiée à sir Robert Stewart qui, à cette époque, comme musicien le plus en vue de l’Irlande, tenait une place importante dans la société de la capitale. Puis, le jeune Stanford quitte l’Irlande, en 1870, et vient en Angleterre pour entrer comme élève au Collège des Reines[1], à Cambridge. Jusque-là, Cambridge ne jouissait pas d’une grande faveur pour son éducation musicale ; mais, il était réservé au jeune et brillant irlandais de marquer une époque nouvelle à l’histoire artistique de ce foyer universitaire. Il est d’abord choisi comme chef d’orchestre de la Société de musique de l’Université et son zèle artistique tarde si peu à faire sentir son heureuse influence que Cambridge obtient bientôt d’être réputé l’un des centres musicaux du Royaume-Uni.

Stanford ne négligeait toutefois aucune de ses études classiques et travaillait avec intelligence et acharnement. Dans le cours de son éducation scolaire, un congé lui est accordé pour visiter l’Allemagne. À Leipzig, il prend les leçons de Carl Reinecke et à Berlin, celles de Frédéric Kiel[2]. Le jeune musicien

  1. Le Collège des Reines, de Cambridge, Queens’ College, a été fondé en 1448 par Marguerite d’Anjou, fille du roi René, comte de Provence, épouse de Henri vi, roi d’Angleterre, de la branche des Plantagenets. Il fut agrandi et doté avec munificence en 1465 par Elisabeth Woodville, fille d’un gentilhomme anglais, épouse d’Edouard Plantagenet, chef du parti de la Rose Blanche d’York, roi d’Angleterre sous le nom d’Edouard iv. Le Collège de la Reine, d’Oxford, Queen’s College, a été fondé en 1340 par Philippe de Hainaut, épouse du roi d’Angleterre Edouard iii Plantagenet.
  2. Kiel (Frédéric), compositeur de musique allemand. Né à Puderbach, le 7 octobre 1821, mort à Berlin, le 14 septembre 1885.