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CHARLES VILLIERS STANFORD

sait Horace et Virgile, et, depuis lors, les annales de l’art moderne ont pu maintes fois enregistrer heureusement d’autres exemples d’une amitié aussi sincère et aussi pure.

Le lien amical qui existe entre Stanford et Parry est déjà inscrit dans l’histoire contemporaine de la musique anglaise. Durant de nombreuses années ces deux musiciens ont soutenu côte à côte et avec foi la lutte contre le préjugé et l’ignorance, et il est certain que la renaissance progressive qui est observée depuis trente ans en Angleterre est due surtout à leur éminente et commune initiative. C’est grâce à l’union de leurs efforts que le critérium du goût musical a pu se relever à un niveau qui permet désormais à notre nation de prendre rang au milieu des autres nations européennes pour la culture de l’art et des belles-lettres.

Charles Villiers Stanford est plus jeune que Parry, et, plus tôt que son ami il a eu la fortune d’obtenir la faveur du public. Son nom était déjà réputé parmi les amateurs de musique anglais quand Parry n’était encore que l’idole d’une société restreinte et strictement choisie.

Né à Dublin, le 30 septembre 1852, son origine irlandaise se retrouve dans son physique, son caractère et la tournure de son esprit. Son père, musicien amateur accompli, était attaché à la Cour de Chancellerie en Irlande. Dès son enfance, le jeune Stanford montra pour la musique une disposition si précoce qu’à l’âge de huit ans il composait une marche