Page:Muse Canadienne - Élégie sur les ravages du choléra à Montréal en juin 1832, L'ami du peuple, de l'ordre et des lois, 1832-07-25.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.


Cependant, tu goûtes encor
Une sécurité parfaite,
Comme un marin que la tempête
Vient de repousser dans le port.
Il ose rire du naufrage
Qui le menaça sur les flots ;
Mais, pour mettre un comble à ses maux,
Le Trépas l’attend au rivage.

Las de son éternel repos,
L’éternel pour châtier le monde,
Livre le ciel, la terre et l’onde
Au plus terrible des fléaux.
Foudroyant comme le tonnerre,
L’éclair ne le précède point ;
Il éclate, il frappe en tout point,
Il ravage la terre entière !

Que peuvent les faibles humains
Pour l’arrêter dans sa carrière ?
Il enveloppe l’hémisphère,
Menace nos climats lointains !
En vain un cordon sanitaire
Veut l’exclure de nos foyers ;
Il fond, des pays étrangers,
Sur nos rives hospitalières.