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AVERTISSEMENT.


Nous voici arrivés à la fin de notre trente-deuxième année.

Savez-vous, ami lecteur, que trente-deux ans, c’est presque la vie d’un homme. (Les femmes vivent plus longtemps, probablement parce qu’elles valent mieux.)

Ainsi l’enfant qui a appris à lire en 1834, dans le premier volume du Musée, commence en l’an de grâce 1865 à compter ses cheveux gris.

Tout change ici-bas, nous brûlons volontiers aujourd’hui nos idoles d’hier. Et cependant, l’homme a conservé les affections de l’enfant, et le livre qui a charmé ses jeunes années, est resté le compagnon fidèle de ses vieux jours.

C’est un exemple assez rare dans l’histoire de la presse pour que nous ayons le droit d’en être fier.

Merci donc, amis inconnus, dont la sympathie nous a soutenu dans ce rude labeur. Merci, vous tous qui avez compris que le Musée n’est pas l’œuvre futile, au succès éphémère, mais qu’il répond à un besoin réel et sera, nous l’espérons, éternel comme la religion, la morale, la vertu, la science, toutes ces grandes vérités dont il s’est fait l’humble avocat.

Il y a deux ans, nous vous disions :

« Ce n’est pas notre journal que nous écrirons, c’est le vôtre, c’est le journal de la famille, le livre des utiles leçons, des beaux exemples. »

Mères craintives, ayons nous failli à notre promesse ? Dans nos livraisons de chaque mois, quelle est la page que vous ayez cachée à vos enfants ?

Mais non ! c’est votre confiance même qui nous a fait ce que nous sommes, qui nous a valu ces illustres collaborations jalouses de contribuer à une œuvre vraiment utile, vraiment sociale, l’éducation de la famille. C’est grâce à elle, — merci encore ! — que nous avons pu accoler dans nos colonnes tous ces grands noms étonnés de se voir pour la première fois réunis dans un même recueil.

Parlerons-nous maintenant du volume que termine notre livraison de septembre ? À quoi bon ? nous ne sommes pas marchand prônant sa marchandise. Du reste, vous y avez lu les pages étincelantes de J. Janin, Comettant, Deslys, Aimard, Verne, Mangin, etc., enfin de deux vieux amis que vous n’avez certes pas oubliés, Bertsch et S.-H. Berthoud. Vous y avez vu les merveilleux dessins de Lix, de Foulquier, de Sauvageot, de Morin, de de Bar, etc.

Mais en octobre prochain s’ouvre notre trente-troisième année, et déjà nos mains sont pleines, — non de promesses, rassurez-vous, — mais de vrais trésors.

Faut-il vous citer les articles qui inaugureront nos premiers mois ?

La Paix, poésie de Méry.

Les Aventures du capitaine Corcoran, une fantaisie étourdissante de A. Assolant, un des plus charmants esprits de nos jours, que vous ne connaissiez pas et que nous devions vous faire connaître ;

Les Forceurs de blocus, de J. Verne, l’auteur du Comte de Chanteleine, et c’est tout dire ;

Le Roi de la création et ses sujets, étude d’une haute portée, d’O. Comettant ;

Le Verre d’eau, leçon d’histoire, d’E. Jonveaux

Puis viendront :

Daniel de Foë et les Mémoires de la reine Marguerite de Navarre, par votre auteur bien-aimé, J. Janin ;

Comment on devient botaniste, par E. Muller ;

Les Colonies françaises, « Madagascar, par D. Charnay ;

Le Curé de Marnas, par Ch. Wallut ;

Jacques Cœur, l’argentier du roi, scènes historiques, par Ch. Deslys ;

Mais arrêtons-nous ! À poursuivre cette énumération, nous pourrions bien compromettre le grand charme du journal, l’imprévu, et nous voulons que notre trente-troisième volume soit fécond en surprises.

Et maintenant, ami lecteur, au revoir ! Souvenez-vous que le rendez-vous général est en octobre prochain, et n’oubliez pas le vieux proverbe plus vrai aujourd’hui que jamais : « Les abcents ont tort. »

Ch. WALLUT.