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V
PRÉFACE DU TRADUCTEUR

si réconfortante, et qui peu à peu s’éprennent de ce beau Pays-d’en-haut : ceux-là y trouveront quelque chose de commun à lui et à eux, l’amour de la Montagne ; ils auront, avec le plaisir de rencontrer de jolies descriptions, avec la gaîté de trouver des remarques humoristiques, la joie de satisfaire des curiosités nombreuses au sujet de l’état d’âme du véritable alpiniste. Mais ceux pour lesquels ce livre a une valeur grande, ce sont tous les grimpeurs, depuis les plus habiles — s’ils n’y trouvent rien à apprendre, ils pourront s’y remémorer bien des principes nécessaires, toujours purement cristallisés — jusqu’aux moins exercés, ceux qu’une nature calme retient aux ascensions faciles — ceux-là rencontreront une foule de remarques utiles, protectrices des dangers toujours possibles.

Le style du livre est graphique : on ne connaît pas un art d’une façon aussi approfondie sans en parler avec la plus grande précision. Nous retrouvons bien là parfois la vieille forme des récits alpins avec tous leurs minutieux détails, mais ce n’est point pour nous déplaire : ceux qui ont vécu cette vie, si intense que les jours semblent des semaines, les mois des années, savent l’importance que prennent les plus petits faits. Les premiers chapitres se ressentent un peu de l’époque ancienne à laquelle ils ont été écrits ; on y rencontre l’inexpérience de l’écrivain qui n’a pas encore l’habitude de s’inquiéter de la forme en émettant sa pensée. Puis l’évolution se fait au cours du volume