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LA DENT DU REQUIN

je propose de descendre par la route des guides de Chamonix à travers les séracs du Géant. L’année précédente, je l’avais suivie sans sauter une seule crevasse ; Hastings et moi sommes bientôt d’accord que cela vaut bien une demi-heure de détour. Hélas, à l’endroit où en 1892 une vraie chaussée allait sans aucune fissure, entre le système des crevasses du Tacul d’un côté, et le système de Trélaporte de l’autre, nous trouvons que tous les deux s’étaient donné la main, et nous passons l’heure et demie suivante à sauter et à contourner les crevasses, à courir sur des crêtes de glace en lame de couteau, en sorte que notre arrivée au Montenvers s’effectue seulement à 4 h. 30 mat. La porte est fermée, mais la fenêtre du fumoir est ouverte ; nous effectuons une manœuvre bien connue des habitués, puis nous remplissons nos poches de biscuits, et nous nous retirons enfin dans nos chambres respectives.