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XXI
A. F. MUMMERY

vions pas à découvrir la moindre possibilité de tourner le couloir de glace, soit à droite, soit à gauche ; et, comme il formait, nous l’espérions et le croyions avec raison, la barrière la moins difficile qui s’opposait à toute avance plus haut, la terrible rapidité et l’étroitesse de ce chemin étaient suffisantes pour justifier la plus longue des haltes, en vue de considérer la force de ses défenses. Combien de temps aurais-je posé là, avant de battre en retraite, s’il m’avait été demandé de prendre la tête pour escalader pareille difficulté, je ne veux pas m’arrêter à le rechercher, mais je me souviens nettement que mes efforts pour étudier le problème furent coupés par la tranquille assurance de Mummery, qu’il était prêt à en tenter la résolution. Laissez-moi constater ici que, parmi les autres qualités alpines de Mummery, celle qui n’est pas la moins remarquable, c’est d’inspirer confiance à ceux qui grimpent avec lui, et tous deux, Slingsby et moi, en donnâmes la preuve en le suivant sans la moindre hésitation. »


7. Comment il comprend l’alpinisme.


Avec Mummery, l’alpinisme technique a atteint un degré de perfection très grand et ce résultat est dû à ce que ce merveilleux grimpeur considérait l’alpinisme comme un sport pur et simple, un jeu sans mélange ; « unmixed play ». Dans ce magistral chapitre XIV, que