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LA DENT DU REQUIN

et une ou deux rugosités semblables furent les seules saillies capables de nous porter. Les saisissant entre le pouce et les doigts, et traînant plus bas m’es pieds sur les rugosités du granité, j’arrive pourtant à pouvoir avancer centimètres par centimètres. Le rocher se trouvait heureusement avoir une agréable chaleur, et les cris de Hastings m’apportaient constamment les meilleures assurances ; en sorte que, peu à peu, les difficultés cédaient une à une ; finalement votre grimpeur atteignait tout haletant le sommet carré de la tour.

Le reste de la caravane suit rapidement, et de nouveau nous nous livrons à un repos réchauffant. Nous repartons encore et nous trouvons bientôt devant nous une quantité de ces sortes de rochers fissurés qui sont connus des habitués du Montenvers sous le nom de « boite-aux-lettres». En l’occasion présente les arrangements postaux étaient représentés par trois de ces boîtes ; celle de gauche était la plus formidable et celle de droite la plus facile. Je fais une reconnaissance préliminaire de celle du milieu, car il ne paraissait pas tout à fait certain que celle de droite aboutit à l’arête au dessus. Elle se trouve être nettement difficile, et le Nestor de la caravane suggère une investigation préliminaire à celle de droite, la plus facile. Je l’ascensionne et je me trouve devant une longue enjambée autour d’un mauvais coin de rocher qui me fait atteindre la partie centrale de la boîte ; à partir de ce point, pas de sérieuse difficulté pour remonter une fois de plus à l’arête.

Immédiatement au devant surgit la tour finale. Elle était certainement imprenable par un assaut direct, et, il première vue, nous paraissions devoir être vaincus à près de 6 mètres du sommet. Un second examen nous fait remarquer une lame détachée sur la gauche et qui semble nous offrir des chances distinctes de succès ; comme