ment quand la brise froide du soir eut tari tous les ruisselets et que le grondement du torrent, 1.500 mètres en dessous, brisa seul le silence solennel de la nuit, que nous nous insinuâmes sous l’abri de notre tente. Hastings tendit alors les cordes, arrangea ingénieusement le fourneau de campement et les diverses provisions en vue du déjeuner et cela à des places commodément accessibles de la tente. Il rampe alors à sa place, nous fermons la porte et nous nous disposons sur nos matelas et dans nos sacs luxueux.
Le lendemain, vers 5 h. mat., un repas somptueux était prêt. Depuis le petit pain jusqu’au lard grillé, depuis la confiture jusqu’au thé et au lait frais, le sac d’Hastings avait suffi à tout et nous fîmes un festin véritablement royal jusqu’à 6 h. mat., moment où arriva le reste de la caravane, Slingsby, Collie et Brodie. Une deuxième édition du déjeuner est promptement servie et pendant qu’on lui rend des honneurs bien dus, Miss Bristow et moi nous partons sur la pente de glace pour tailler le nombre de marches nécessaires. Nous avançons très lentement, mais l’excellence des efforts culinaires d’Hastings retarde tellement nos compagnons qu’ils ne nous rejoignent sur les rochers au pied du couloir, qu’au bout de dix minutes de halte et même plus. Slingsby se décorde et vient avec nous, pendant que le reste de la caravane tourne vers la droite pour tenter l’ascension par l’arête Sud[-Ouest], plus communément connue sous le nom de route C P. Leur objectif était d’effectuer l’escalade, si c’était possible, sans avoir recours au jet de la corde, opération que les caravanes précédentes avaient trouvée nécessaire sur ce côté du pic. En cas d’insuccès, ils accepteraient notre secours aussitôt que nous aurions atteint le pied du pic final et que nous serions en position de leur donner aide. Comme