pourrions cependant, c’est certain, nous servir d’un pont de rocher, peut-être pas très facile d’accès, pour nous conduire à tourner l’obstacle sans aide étrangère. Mais puisque nous avons les porteurs sous la main, nous pensons qu’ils doivent conserver le privilège de nous hisser à eux. Heureusement arrivés dans les environs du sac, « nous nous couchons auprès de notre nectar », le temps nécessaire pour que le dit nectar soit consommé. Nous dévalons ensuite jusqu’au rocher du déjeuner, nous descendons le glacier inférieur, et sommes finalement de retour au Montenvers aux environs de 5 h. soir. De bons amis, qui nous avaient aperçus sur notre retour, nous souhaitent la bienvenue avec la large et vaste théière, — l’orgueil et la joie du Montenvers, — et sous son influence stimulante, les rochers deviennent plus abrupts et plus terribles, au point qu’il semble incroyable que de simples mortels aient pu faire face à des périls et à des difficultés si épouvantables.
Une année après [1893] j’étais de nouveau au Montenvers ; j’y étais en train de penser que, en montagne comme dans toutes les autres affaires de la vie, « l’homme propose mais la femme dispose », et que la conséquence de cet aphorisme serait qu’un assaut acharné à l’Aiguille du Plan, dans nos projets depuis plus d’une semaine, devrait céder la place à une autre ascension du Grépon.
Les horreurs de la « vallée de pierres » à la nuit noire furent en vain évoquées dans leur plus hideuse forme. La dernière concession accordée aux membres âgés de la caravane fut la permission d’aller coucher haut dans les rochers, au-dessus de la chute inférieure du Glacier des Nantillons. Je sais que les jeunes grimpeurs méprisent ces gites et regardent, comme excellente préparation à une