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XVI
A. F. MUMMERY

passe le Col de Tiefenmatten, « regarde longuement et ardemment la puissante Arête de Zmutt », qu’il réussit à ascensionner le 3 septembre. Il en donne à l’Alpine Journal un récit qui est publié dans ce périodique en février 1880 (IX, p. 458). L’année suivante, nouvelle et magnifique campagne ; après le passage du Col Tournanche, il est séduit par la splendide allure du Col du Lion et, le 6 juillet 1880, il en exécute le remarquable passage. Il se dirige rapidement sur Chamonix, et, le 15 il entreprend et réussit l’escalade encore non osée de l’Aiguille des Charmoz. Que ces courses soient connues du monde alpin, peu lui en chaut : aussi ne se donne-t-il même pas la peine d’en communiquer les notes techniques à l’Alpine Journal, témoignant ainsi d’une modestie qui lui sera comptée comme indifférence. De Chamonix, maintenant que les deux courses qu’il avait en projet ont été menées à bien, il se dirige de nouveau vers Zermatt pour accomplir une troisième prouesse, et, le 19 juillet, quatre jours après les Charmoz, il force sa route au Cervin, en partie par l’Arête de Furggen. Il passe le Col du Géant en juillet 1881 pour aller au Montenvers et, le 30, il prend cette grande route, tout indiquée, mais pourtant dangereuse et difficile, du Glacier de la Charpoua à l’Aiguille Verte, toujours avec Burgener : son second guide, indisposé, est consolé en recevant l’assurance qu’il aura au Grépon toutes les joies qu’il peut désirer. C’est le 3 et le 5 août 1881 que Mummery, avec