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XIV
A. F. MUMMERY

l’était Burgener, cet homme pour lequel la vieille expression d’« inaccessible » avait si peu de sens, porta ses fruits et conduisit notre grimpeur à se développer suivant les mêmes principes et à exceller par les mêmes méthodes. Ceux-là seuls qui ont été à l’école de guides de l’étoffe de Burgener sont capables d’escalader des rochers aussi difficiles que la « Fissure » du Grépon et que la Dent du Requin. »


3. Son caractère.


La façon même dont il fait connaissance avec Alexandre Burgener, et qu’il nous raconte d’une façon si typique dans le premier chapitre, nous montre bien que la rudesse d’écorce de ce montagnard était pour le séduire et que le caractère du grimpeur était fait pour s’entendre avec celui du guide. D’un esprit tout d’une pièce, plutôt sceptique, irrévérencieux pour les idées admises, Mummery n’était pas de ceux qui sont aimés de tout le monde. Il fut dédaigneux et dédaigné des majorités de l’Alpine Club, et ce ne fut que tardivement qu’il entra dans cette célèbre association alpine, alors qu’il honorait autant l’Alpine Club en y entrant que celui-ci l’honorait en l’admettant dans son sein. Mais, par contre, notre célèbre grimpeur se créa des amitiés passionnées. Dans ses courses sans guide, il eut comme compagnons de cordée MM. Ellis Carr, Norman Collie, G. Hastings, Pasteur, Cecil Slingsby,