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IX
PRÉFACE DU TRADUCTEUR

peu de la saveur du parler anglais et ceux qui, de plus en plus nombreux, ont horreur du trop connu, du cliché, nous en sauront gré, nous le savons. C’est dans cet esprit que nous avons gardé certains mots expressifs et intraduisibles, bien français d’allure et provenant la plupart du temps du français des Normands ; d’autres ont acquis droit de cité parmi nous grâce au sport hippique, tels : le walk over de la course qui doit se faire et dans laquelle, de tout le champ engagé, il ne reste qu’un cheval ; la performance, ce chef-d’œuvre accompli dans un sport par l’animal qui, par l’entraînement, a acquis ses meilleures formes ; le verbe handicaper, qui rend l’action d’égaliser les chances, inégalisées par le poids supporté ou par l’âge ; jusqu’à ce verbe stepper employé par Mummery pour rendre cette marche sur la moraine dans laquelle le pied est lancé en avant comme lance sa jambe le cheval qui steppe, etc.

Dans tout art, dans toute science, dans tout métier qui se crée, une langue nouvelle naît au besoin des idées neuves à exprimer. L’alpinisme n’a point fait exception et comme son champ est vaste, nombreux ont été les termes nouveaux. Si alpin était français, alpinisme ne l’était pas ; piolet n’a été admis que dans le supplément du Dictionnaire de Littré. Nous pourrions donner l’explication des principaux termes alpins, comme le clapier, se coincer, la cordée, se décorder et s’encorder, se dérocher, un éboulis, un gen-