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IV.


Avant de continuer, je dois vous dire que le jeune Stern est arrivé. C’est un gentil garçon. Il semble vif et capable, mais je crois qu’il est un peu dans les nuages. Marie a treize ans. Son trousseau est bien en ordre. Je l’ai mis au copie de lettres pour s’exercer au style hollandais. Je suis curieux de savoir si nous aurons bientôt des commandes de Ludwig Stern. Marie lui brodera une paire de pantoufles… au jeune Stern, bien entendu. Busselinck & Waterman en sont pour leurs frais. Un commissionnaire comme il faut n’intrigue pas, c’est moi qui le dis.

Le lendemain de la réunion chez les Rosemeyer, qui font dans les sucres, j’appelai Frédéric et lui ordonnai de m’apporter ce paquet de l’Homme-au-Châle. Il faut que vous sachiez, lecteur, que dans ma famille je suis très strict sur la religion et la moralité. Eh bien, la veille, exactement au moment où je venais de peler ma première poire, je lisais sur la figure de l’une des jeunes filles, que dans ces vers il se trouvait quelque chose qui n’était pas de bon aloi. Moi-même je n’avais pas prêté l’oreille à tout ça, mais j’avais vu qu’Elisabeth avait émietté son petit pain, et cela me suffisait. Vous vous apercevrez, lecteur, que vous avez affaire à quelqu’un qui connaît son monde. Je me fis donc remettre par