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Le lecteur sera curieux de savoir comment les choses se sont passées à la dernière réunion, et si j’ai trouvé le triolet…

Je n’y suis pas allé, à la réunion.

Il s’est passé des choses étranges ; j’ai été à la campagne, à Driebergen, avec ma femme et Marie. Mon beau-père, le vieux Last, fils du premier Last, qui était l’associé des Meyer — à l’époque où les Meyer faisaient encore partie de la raison sociale, mais, il y a longtemps qu’ils s’en sont retirés, — mon beau-père avait très souvent témoigné le désir de voir ma femme, et ma fille. Le temps était assez beau, et la crainte que j’avais de l’histoire amoureuse dont Stern nous avait menacés, me remit soudain cette invitation en tête. J’en parlai avec notre teneur de livres, qui est un homme d’expérience, et qui, après mûre réflexion me donna le conseil de laisser passer une nuit sur mon projet. Je m’y résolus immédiatement, n’hésitant jamais dans l’exécution de mes plans. Dès le lendemain, je m’aperçus que ce conseil était plein de sagesse ; la nuit m’avait fait venir l’idée que je ne pouvais mieux faire que d’ajourner ma décision au vendredi suivant ; en somme, après avoir tout calculé, — il y avait beaucoup de pour, et beaucoup de contre, — nous sommes partis samedi soir, et revenus lundi matin.

Je ne vous raconterais pas tout cela si minutieusement, si la chose ne se rattachait pas à mon livre. D’abord, et premièrement, je tiens à ce que vous sachiez pourquoi je ne proteste pas contre les sottises que Stern a dû débiter dimanche dernier.

Qu’est-ce que c’est qu’un conte à dormir debout, où un individu quelconque entend un tas de choses, après sa mort !