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À Natal il se trouva en état d’arrestation.

Sa situation ne changea pas à bord du vaisseau de guerre qui le transportait.

Il s’attendait, donc, innocent ou coupable, — le mot ne faisait rien à la chose, puisqu’il était légalement accusé de haute trahison, — à être traité comme prisonnier d’état, à Padang.

Il fut donc très étonné, en débarquant, d’apprendre que non seulement il était libre, mais encore de voir que le général, dont la voiture l’attendait sur le port, se faisait un honneur de le recevoir et de le loger dans son propre palais.

Certes, jamais un haut personnage accusé de haute trahison ne fut plus agréablement surpris.

Peu de temps après, le sous-préfet de Mandheling fut suspendu dans ses fonctions, pour toute sorte de délits que je n’apprécierai pas en ce moment.

Quant à Jang di Pertouan, après avoir séjourné quelque temps à Padang, chez le général, et après s’être vu traiter par lui avec la plus haute distinction, il retourna par Natal à Mandheling, non pas avec la satisfaction d’un accusé reconnu innocent, mais avec le juste orgueil d’un homme placé si haut, qu’il n’avait pas même eu besoin d’un certificat d’innocence.

L’affaire n’avait donné lieu à aucune enquête ; et, pourtant, en admettant que l’on jugeât fausses les accusations portées contre lui, cette simple supposition aurait dû pousser à une enquête ! Ne fallait-il pas, au moins, punir les faux témoins et surtout les délateurs, qui avaient provoqué un pareil scandale, les auteurs de cette perfide accusation !

Le général avait probablement des raisons personnelles pour ne pas faire cette enquête.

L’accusation portée contre Jang di Pertouan fut