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au commandement des débris de l’escadre de Rochefort, incendiée par les Anglais dans la rade de î’ile d’Aix.

L’année suivante, Napoléon lui confia la haute administration maritime de la Hollande. Repoussé par l’invasion étrangère, Truguet fut un des derniers à quitter le poste qui lui avait été confié. L’amiral Truguet revint alors à Paris où Louis XVIII le rétablit en activité de service à la tête du corps de la marine, et le créa grand-croix de la Légion-d’Honneur. Pendant les Cent-Jours, il ne reçut de Napoléon ni mission, ni faveurs.

À la seconde Restauration, il fut chargé du commandement supérieur de Brest, et reçut l’ordre de préserver l’arsenal de cette ville de l’occupation des troupes étrangères qui s’en approchaient. Il y réussit, et, en récompense, Louis XVIII lui conféra la dignité de grand’croix de l’ordre de Saint-Louis, le titre de comte, celui de Pair (le 5 mai 1819).

À la suite de la révolution de Juillet, M. Truguet fut élevé à la première dignité de l’État, celle d’amiral ayant toutes les prérogatives des maréchaux de France.

Il est mort en 1839, âgé de 87 ans.

VALÉE (Sylvain - Charles)

Maréchal de France, né à Brienne-le-Château (Aube) le 17 décembre 1773. Orphelin dès ses premières années, il fut nommé élève du roi à l’École militaire de Brienne, à l’âge de 8 ans. Il avait presque achevé ses études lorsque la suppression de cette École lui fit quitter le lieu de sa naissance. Il entra à l’École de Châlons comme élève sous-lieutenant ; il y trouva comme émules, Haxo, Marmont, Duroc, un frère de Napoléon, Paul-Louis Courrier, etc.

L’année 1793 n’était pas expirée que le jeune Valée, nommé lieutenant d’artillerie, se faisait déjà remarquer de ses chefs. Dans les campagnes de 1793 et 1794, il part au siège et à la défense du Quesnoy, de Landrecies, de Charleroi, de Valenciennes, de Condé et de Maëstricht. Au commencement de 1793, il reçut le grade de capitaine et fut envoyé à l’armée du Rhin que commandait Moreau. Déjà à Wurtzbourg, le général en chef avait été témoin de la bravoure et de l’intelligence que montrait, à la tête de sa compagnie, le jeune capitaine d’artillerie. Mais à Engen, Moreau le vit, après un long combat où il avait épuisé tous ses projectiles, bravant encore le feu de l’ennemi, en tirant à poudre pendant que notre infanterie se déployait et prenait position autour de lui. Frappé de tant de présence d’esprit et de courage, Moreau le nomma sur-le-champ commandant en premier de la batterie. Le ministre de la guerre ayant refusé de ratifier cette promotion, Moreau, pour toute réponse, réunit plusieurs batteries sous la direction du jeune Valée et écrivit à Paris : « Je suis responsable de tous les services de mon armée, à condition d’y distribuer moi-même les emplois. »

Valée passa plusieurs années à l’armée du Rhin, il y commandait l’artillerie du général Decaen. Inconnu personnellement du général Bonaparte devenu premier Consul, il ne parvint qu’en 1802 au grade de chef d’escadron. Nommé major en 1804, il fit plus tard la campagne d’Austerlitz, comme inspecteur général du train d’artillerie, et se distingua aux batailles d’Eylau et de Friedland.

Bientôt après, l’Empereur l’envoya en Espagne où il débuta sous les ordres du maréchal Lannes qui assiégeait Saragosse. Après la reddition de cette ville, il eut le