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constitutionnelles et de l’honneur national, et fut, pendant six ans, l’un des champions les plus ardents du libéralisme. Cependant, quand arriva la révolution de juillet, il se trouva, comme la plupart de ses collègues, pris au dépourvu, et on le vit refuser toute solidarité avec l’insurrection, même avec la résistance légale. On sait en effet que le 30 juillet, lorsque la victoire appartenait depuis deux jours au peuple, il déclarait qu’il n’y avait de drapeau national que le drapeau blanc. Toutefois, lorsque le duc d’Orléans eut pris le titre de roi, ses relations d’amitié avec ce prince le firent arriver immédiatement au pouvoir.

Il fut appelé, le 11 août, au ministère de la marine, quitta au mois de novembre ce département pour devenir ministre des affaires étrangères, et ce fut en cette qualité qu’il vint, en septembre 1831, annoncer à la Chambre des députés la chute de l’héroïque Pologne, par ces mémorables paroles : l’ordre règne à Varsovie ! En 1835, M. Sébastiani devint ambassadeur à Londres, où il fut remplacé, en 1839, par M. Guizot. 11 a été en 1840 (21 octobre) nommé maréchal de France, en remplacement du marquis Maison. Son nom est inscrit sur le côté Ouest de l’arc de triomphe de l’Étoile.

SERRURIER (Jeaume - Mathieu - Philibert), comte

né à Laon en 1742. Entré au service, en 1755, comme lieutenant de la milice de cette ville ; il est l’un des généraux français qui ont acquis une gloire irréprochable dans les campagnes de la Révolution et principalement dans les campagnes d’Italie. Commandant de Venise en 1797 ; inspecteur général d’infanterie l’année suivante ; gouverneur de Lucques en 1799 ; prisonnier de Suwarow, à Verderin, le 28 avril 1799 ; sénateur après le 18 brumaire, auquel il prit une grande part ; vice-président du sénat en 1802 ; préteur du sénat en 1803 ; maréchal d’empire en 1804 et commandant de la garde nationale de Paris ; gouverneur des Invalides pendant toute la durée du gouvernement impérial ; pair de France à la Restauration et pendant les Cent-Jours, et en conséquence exclu de la chambre haute à la seconde Restauration ; remplacé dans le gouvernement des Invalides par le duc de Coigny. Le maréchal Serrurier est mort le 21 décembre 1819.

« Serrurieur, né dans le département de l’Aisne, était major d’infanterie à l’époque de la Révolution ; il avait conservé toutes les formes et la rigidité d’un major. Il était fort sévère sur la discipline et passait pour aristocrate, ce qui lui a fait courir bien des dangers au milieu des camps, et surtout dans les premières années. Il a gagné la bataille de Mondovi et pris Mantoue. Il a eu l’honneur de voir défiler devant lui le maréchal Wurmser. Il était brave, intrépide de sa personne, mais peu heureux. Il avait moins d’élan que Masséna et Augereau ; mais il les dépassait par la moralité de son caractère, la sagesse de ses opinions politiques et la sûreté de son commerce. Il eut l’honorable mission de porter au Directoire les drapeaux pris au prince Charles. » (MONTHOLON.)

« Serrurier et Hédouville cadet marchaient de compagnie pour émigrer en Espagne ; une patrouille les rencontre ; Hédouville, plus jeune, plus leste, franchit la frontière et va végéter misérablement en Espagne. Serrurier, obligé de rebrousser dans l’intérieur, et s’en désolant, devint maréchal, exemple bien singulier du hasard sur les destinées des hommes. » (LAS CASES.)

SERVAN (Joseph DE GERBEY)

né à Romans (Drôme) le 14 février 1741, d’une famille distinguée dans la magistrature. Volontaire, le 20 décembre 1760, dans le régiment de Guyenne ; officier du génie ; sous-gouverneur des pages de