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de la France contre la Russie, le prince Schwarzenberg reçut le commandement du corps de 30.000 hommes mis par l’Autriche à la disposition de Napoléon.

Au mois d’août, Napoléon lui confia le commandement de sa droite et du septième corps, avec lequel il dirigea plusieurs des opérations de cette campagne. — Mais bientôt l’Autriche ayant tourné ses armes contre la France, il fut mis à la tête de la grande armée formée en Bohême, assista aux batailles de Dresde, de Wachau et de Leipzig, puis entra en Suisse, opéra sa jonction avec Blücher, et, nommé généralissime des armées alliées, concourut au combat de Brienne, s’empara de Troyes, et dirigea les travaux de cette mémorable campagne qui finit par la reddition de Paris.

Le retour de Napoléon de l’île d’Elbe ayant de nouveau armé la coalition, le feld-maréchal Schwarzenberg fut encore nommé commandant en chef des armées alliées du Haut-Rhin, et passa le Rhin le 22 juin ; mais déjà la bataille de Waterloo avait vu succomber la fortune de l’Empereur.

Comblé d’honneur et de distinctions par les souverains alliés et par son souverain qui l’autorisa à ajouter à son écusson les armes d’Autriche, il fut nommé président du conseil aulique de guerre, poste qu’il occupa jusqu’à l’époque de sa mort, arrivée le 15 octobre 1820. Il avait épousé, en 1799, la comtesse de Hohenfeld, veuve du prince d’Esterhazy. Il a laissé trois fils.

SÉBASTIANI (Horace)

est né le 10 novembre 1772, au village de la Porta, où son père exerçait la profession de tailleur. Un de ses oncles, qui était prêtre, se chargea de son éducation et le destina à la carrière ecclésiastique. Mais la Révolution étant survenue, le jeune Horace quitta le petit collet et embrassa le parti des armes. Il fut attaché d’abord, en qualité de secrétaire, au général Raphaël Casablanca, puis passa à l’armée d’Italie, où il fut fait chef de bataillon après la journée d’Arcole.

Au dix-huit brumaire, il commandait un régiment de dragons en garnison à Paris. Il se montra dans cette occasion tout dévoué aux intérêts de son compatriote, sut habilement seconder l’énergique audace de Lucien, et ce fut sans doute en reconnaissance de ce service que Napoléon le combla dans la suite de ses faveurs.

Chargé après la paix d’Amiens d’une mission en Orient, il s’en acquitta avec assez de succès pour mériter à son retour le grade de général de brigade. De 1803 à 1805 il remplit encore différentes missions de confiance et se distingua à plusieurs affaires importantes. Il fut nommé général de division après la bataille d’Austerlitz, et l’année suivante (1806) il fut envoyé en ambassade à Constantinople.

Il déploya beaucoup d’habileté dans cette occasion importante, et parvint à décider Sélim à faire alliance avec Napoléon et à déclarer la guerre aux Russes. Il avait eu à lutter, avant d’arriver à ce résultat, contre l’influence de l’Angleterre, qui prodiguait ses trésors pour maintenir sa prépondérance en Turquie, et contre la frayeur qu’inspirait aux ministres turcs la pensée d’une guerre avec la Russie. Le gouvernement anglais, alarmé du traité conclu entre Sélim et Napoléon, donna à son amiral l’ordre de franchir les Dardanelles, et d’aller imposer au Sultan l’abolition de ce traité. Cette nouvelle consterna les Turcs, effrayés à l’idée de se voir engagés dans une guerre maritime qui, en effet, eût été désastreuse pour eux. Le général Sébastiani releva leur courage ; il essaya de mettre en défense Constantinople, le Bosphore et surtout le détroit. Cependant, malgré ses efforts, l’amiral anglais parut devant Constantinople, dans une attitude imposante, et demanda impérieusement