Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/516

Cette page n’a pas encore été corrigée

croix de commandeur de la Légion-d’Honneur à Fontainebleau le 3 avril, et vint ensuite occuper à Essonne le poste abandonné par le corps du maréchal Marmont.

Pendant les Cent-Jours, le général Roussel d’Hurbal eut le commandement de la 2e division du corps de réserve du duc de Valmy.

Employé sous la Restauration en qualité d’inspecteur général, il commanda une division de cuirassiers en Espagne pendant la campagne de 1823, et fut nommé à son retour gouverneur de la 17e division militaire (Corse).

Disponible en 1830 et retraité en 1832, il est décédé en avril 1849, âgé de 86 ans.


ROUSSEL (Jean - Pierre - François - Dieudonné)

né à Belfort le 29 mai 1782, entra, comme volontaire dans le 12e régiment des chasseurs à cheval le 27 juillet 1798. Un an après, il entrait comme sergent-major dans le bataillon auxiliaire du mont Terrible, lequel fut fondu en 1800 dans la 94e demi-brigade d’infanterie. M. Roussel fit, en cette qualité, à l’armée du Rhin, les campagnes des années VII, VIII et IX de la République et assista aux batailles de Zurich, de Stokarch, de Moëskirch, de Nordlingen et d’Hohenlinden.

Il fit, comme sous-lieutenant dans le 94e d’infanterie de ligne, les campagnes des années X, XI et XII à l’armée de Hollande et à celle de Hanovre ; celles de 1805, 1806 et 1807 à l’armée d’Allemagne. Il assista aux batailles d’Austerlitz et d’Iéna et au combat de Hall en 1806.

Peu de temps après, le prince de Ponte-Corvo, commandant le 1er corps, donna au sous-lieutenant Roussel l’ordre de prendre 25 grenadiers et de poursuivre plusieurs bateaux chargés d’armes et de munitions de guerre destinés à Magdebourg ; il parvint à rejoindre ces bateaux à six lieues de Brandebourg au moment où ils allaient sortir du canal pour entrer dans le lac de Plaw et s’en empara après un combat assez vif dans lequel il eut le bras fracassé. Malgré cette blessure, il conduisit lui-même cette prise considérable à Potsdam. Pour ce fait, il fut nommé lieutenant et gouverneur de Brandebourg (décembre 1806). Il avait alors 24 ans.

Quoique cette position fût fort belle, M. Roussel préféra rejoindre son régiment, le 94e de ligne, et il assista à la bataille de Friedland. Après cette bataille, il partit pour l’armée d’Espagne avec le 3e bataillon de son régiment, en qualité d’adjudant-major, et plus tard (1er décembre 1809), il fat nommé capitaine adjudant-major. C’est dans l’armée d’Aragon que le capitaine Roussel fit les campagnes de 1808, 1809, 1810, 1811, 1812, 1813 et du commencement de 1814. Il prit part à tous les brillants faits d’armes qui ont couvert de gloire cette armée.

Le 1er juillet 1808, le 3e bataillon du 94e régiment ayant été incorporé dans le 116e de ligne, l’adjudant-major Roussel remplit les fonctions de major de tranchée, au siège de Saragosse, à l’attaque de gauche et assista à plusieurs assauts. Au siège de Lérida, M. Roussel monta à l’assaut du corps de la place et contribua, pour une si bonne part, à la prise de Lérida que le maréchal Suchet lui dit : « Vous avez une belle page dans l’histoire de l’armée d’Aragon ; » il ajouta que si la citadelle se rendait le lendemain, le capitaine adjudant-major Roussel aurait l’honneur de défiler à la tête de la garnison prisonnière et de recevoir l’épée du gouverneur. La citadelle se rendit et le capitaine défila en tète de la garnison ; mais il refusa de prendre l’épée que le gouverneur lui remettait. Un décret impérial nomma M. Roussel membre