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apprirent la défaite de l’armée du Nord et l’abdication de Napoléon, un découragement universel s’introduisit dans leurs rangs. Excités par la malveillance, les uns voulaient se rendre dans leurs foyers, les autres proposaient de se jeter en partisans dans les Vosges. Rapp parvint à calmer l’effervescence des esprits.

Après le licenciement, le général Rapp se retira en Argovie, où il fit, en 1816, l’acquisition du château de Wildenstein. Lorsque le danger des réactions fut passé, il revint en i817 à Paris. Une ordonnance royale du 22 juillet 1818 le mit en disponibilité. Créé pair de France le 5 mars 1819, il fut nommé, quelque temps après, premier chambellan et maître de la garde-robe.

Épuisé par les fatigues de la guerre et les nombreuses blessures dont il était couvert, Rapp ne survécut pas longtemps à Napoléon. Il mourut d’un squirrhe ou pylore le 8 novembre 1821, dans sa terre de Rheinviller, grand duché de Bade. Son nom est gravé sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Est.


REGNAULD DE SAINT-JEAN-D’ANGELY (Auguste - Marie - Étienne)

né en 1794, le lendemain de la mort de Robespierre. Il fit sa première éducation au prytanée de Saint-Cyr, et entra en 1811 à l’École militaire de Saint-Germain qu’il quitta en 1812 pour aller rejoindre en Russie le 8e régiment de hussards, en qualité de sous-lieutenant. Il se distingua en diverses rencontres, principalement dans la campagne de Saxe, et fut nommé, après L’affaire de Dublen (10 octobre 1815), lieutenant, et peu après (4 décembre) membre de la Légion-d’Honneur.

Le 8e de hussards ayant été à peu près anéanti dans la journée de Leipzig, M. Regnauld fut attaché, en qualité d’aide-de-camp, au général Corbineau, lui-même aide-de-camp de l’Empereur, et fit, à l’état-major impérial, la mémorable campagne de 1814, pendant laquelle il fut promu au grade de capitaine pour sa conduite dans le combat qui eut lieu sous les murs de Reims. Il servit, en cette qualité, pendant la première année de la Restauration dans le 1er régiment de hussards.

À son retour de l’île d’Elbe, l’Empereur attacha le jeune capitaine à sa personne comme officier d’ordonnance, et l’éleva au grade de chef d’escadron dans la journée de Waterloo.

Licencié avec ses frères d’armes, M. Regnauld quitta l’armée et la France, et se réunit à son père victime de la réaction. Plus tard il revint à Paris pour solliciter sa radiation de la liste de proscription, et l’obtint après d’incessantes démarches ; mais il était trop tard. À peine le comte Regnauld de Saint-Jean-d’Angely avait-il revu la capitale qu’il succombait à toutes ses émotions. Rayé des contrôles de l’armée, le jeune comte Regnauld vécut retiré à la campagne jusqu’en 1825, époque à laquelle il partit pour la Grèce dont l’indépendance était à la veille de succomber sous les armes d’Ibrahim-Pacha. M. Regnauld fut chargé, de concert avec le colonel Fabvier, d’organiser un corps de cavalerie à l’européenne. Il le forma et le commanda jusqu’à la fin de 1826.

Rentré en France à cette époque, M. Regnauld, en 1828, suivit comme volontaire l’expédition du général Maison en Morée.

À la révolution de Juillet, M. Regnauld fut exceptionnellement reconnu dans son grade. Il fut même nommé lieutenant-colonel au 1er chasseurs, depuis 1er des lanciers, corps dont il a été nommé colonel en 1832. Il était officier de la Légion-d’Honneur depuis le mois de mai 1831.

Depuis lors, M. Regnauld de Saint-