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à Grenoble pour repousser l’armée royale du Gard, marcha sur Avignon et, après quelques engagements de peu d’importance, mit le duc d’Angoulême dans la nécessité de signer la capitulation de La Palud. A son retour à Paris, il eut le commandement de la division de cavalerie légère du 2° corps, sous le général Reille, et combattit aux Quatre-Bras ainsi qu’à Waterloo.

11 opérait sa retraite sur la capitale avec les débris de sa cavalerie, lorsqu’à Roquencourt il rencontra, le 2 juillet, une colonne prussienne chassée de Versailles par le général Excelmans. Ce corps, composé des régiments de hussards de Brandebourg et de Poméranie, les deux plus beaux de l’armée prussienne, attaqué en tête et en queue par le 44° et la cavalerie de Pire, et cerné dans la grande rue du village, fut obligé de mettre bas les armes, depuis le premier jusqu’au dernier homme, après avoir perdu les trois quarts de son monde.

L’ordonnance du 24 juillet obligea le général Pire à quitter la France. Il se retira en Allemagne, puis en Russie, où sa renommée de bravoure lui servit toujours de sauf-conduit. Il ne rentra dans sa patrie qu’à l’amnistie de 1819.

Après 1830, le général Pire occupa plusieurs commandements importants, tels que les 3e et 9e divisions militaires, et obtint la décoration de grand officier de la Légion-d’Honneur en 1834. Admis à la retraite en 1848, par suite de la suppression du cadre de réserve, il retrouva, lors des événements de juin, toute l’ardeur de sa première jeunesse et marcha contre les barricades, revêtu de son uniforme d’officier général et le fusil à la main, dans les rangs des gardes nationaux de la lr0 légion. Le général Pire est décédé à Paris le 20 juillet 1850. Il avait payé de sa personne dans trente-trois batailles rangées et plus de cent cinquante combats d’avant-garde.

Son nom figure sur l’arc de triomphe de l’Étoile.


PIRON (JEAN-ADRIEN) ))

né le 22 juin 1790 à Paris, sortit de l’École polytechnique en 1809, pour passer à l’École de Metz, et fut admis dans l’artillerie en octobre 1810.

Constamment employé aux armées jusqu’à la paix, il servit d’abord en Portugal, se trouva aux batailles d’Almeida, de Salamanque et de Vittoria, et fut grièvement blessé dans chacune, de ces deux dernières affaires. Décoré par l’Empereur le 25 février-1814, pour sa belle conduite aux combats de Brienne et de Montereau, il avait, mérité de nouveaux éloges à Craone, à Laon, à Fère-Chàmpenoise et sous les murs de Paris. Déjà capitaine depuis deux ans, lors du retour de Napoléon, il défendit énergiquement la place de Mézières pendant l’invasion de 1815.

Ses connaissances étendues dans la fabrication des armes l’avaient fait maintenir pendant longtemps au dépôt central, où, victime de son zèle, il avait perdu l’œil droit dans des expériences sur la position de la lumière des armes portatives. Promu au grade de lieutenant-colonel en 1837, il fut envoyé en qualité de commandant adjoint à l’École de Metz, devint colonel et directeur des poudres en 1840.

Officier de la Légion-d’Honneur en 1842, Successivement directeur à Montpellier, Saint-Omer et Douai, et inspecteur des manufactures en 1847, il vit récompenser ses quarantes années de service par le grade de général de brigade, le 12 juin 1848, et commanda en dernier lieu l’artillerie de la 3e division militaire.