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successivement à l’armée des princes, dans les gardes du corps du roi, puis dans le régiment de Rohan-Soubise, que l’Angleterre entretenait à sa solde en Hollande sous les ordres du duc d’Yorck. Débarqué à Quiberon avec" l’armée royale, le jeûne Pire parvint, quoique blessé d’un coup de feu dans la poitrine, à échapper à ce désastre, et put revenir en Angleterre. L’année suivante, M. de Serent, aide-de-camp du comte d’Artois, l’emmena en Bretagne pour servir auprès du marquis de Puisaye comme aide-de-camp.

Après la pacification de l’Ouest. Pire entra comme soldat dans la légion des hussards volontaires du premier Consul, corps d’élite qui servit à rallier sous le drapeau de la France une partie de la jeune noblese rentrée de l’émigration, et sur l’organisation duquel fut calqué plus tard^celle des gardes d’honneur. 11 y fut fait capitaine pendant la campagne du Rhin.

Officier de l’état-major du prince de Neufchâtel, major général de la grande armée, Pire se distingua à Austerlitz. Escorté de deux cavaliers seulement, il fit mettre bas les armes à un détachement russe de 50 hommes. Avant la bataille d’Iéna, il fit, par ordre du grand duc de Berg, une reconnaissance qu’il conduisit avec une faible escorte à dix lieues en arrière du flanc gauche de l’armée prussienne. Chargé ensuite de reconnaître les abords de Stettin, il entra audacieusement dans la place, et entama sur-le-champ une négociation qui fut suivie d’une capitulation en règle, approuvée le lendemain par le général La-salle.

La conduite de Pire à Eylau lui mérita la décoration de la Légion-d’Honneur. Il fut nommé colonel du T chasseurs après Friedland, le 25 juin 1807.

Passé en Espagne m 1808. il commandait à Sommo-Siérra l’escadron de chevau-légers polonais qui culbuta l’infanterie et l’artillerie espagnole ; il y fit même prisonnier de sa main le colonel du régiment d’infanterie de la Couronne, qu’il conduisit à l’Empereur.

A l’ouverture de la campagne d’Allemagne, en 4809, Napoléon nomma Pire général et’lui confia le commandement d’une brigade de cavalerie légère à la 2e division du 3e corps, avec laquelle il combattit à Thann, à Eckmùhl. à Ratisbonne. Un coup de feu reçu à la tête à Ratisbonne ne l’empêcha point de suivre les opérations de la campagne et de se trouver aux batailles de Raab et de Wagram. En 1812, le général Pire débuta en Russie par le brillant combat d’Ostrowno ; il reçut la croix d’officier à Witepsk, et se fit remarquer pendant toute la retraite par une rare énergie. Chargé l’année suivante, après la bataille de Dresde, de poursuivre le corps d’armée du général saxon Thielmann, l’activité et le talent qu’il déploya lui valurent, les insignes de commandant de la Légion-d’Honneur^ et le. grade de général de division.

A la tête de la cavalerie légère du 5e corps, pendant la campagne dé France, en 1814., Pire culbute à Saint-Dié 2,000 Cosaques qui viennent attaquer les grand’gardes ; . à Brienne ; il forme l’avant-garde et repousse l’ennemi au delà du défilé ; à Nangis et à la Ferté-sur-Aube, il exécute de belles charges, et le 22.mars, en avant de Saint-Dizier, il enlève à l’ennemi un équipage de ponts de 80 voitures.

Mis d’abord en non-activité à la Restauration, puis rappelé au service dans la 13e division, le général Pire eut ordre, après le 20 mars 1815, de marcher contre le corps de l’armée du duc de Bourbon, commandé par le prince de La Trémouille ; ensuite il fut envoyé à Lyon et