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contraint de céder au nombre toujours croissant de ses adversaires. Voyant tout espoir perdu, il se renferma avec la poignée d’hommes qui lui restaient dans une église, où il tint encore quelque temps ; mais le manque de munitions le força à se rendre prisonnier ainsi que les débris de sa vaillante garnison. On le transporta en Angleterre, où il parvint à briser ses fers. De retour en France, au mois de juillet -1812, il fut employé à la grande armée au mois d’août de la même année, puis obtint le commandement de la lM division du l"corps le 23 mars l813. Le 7 avril, il passa dans le 11’ corps et suivit Vandamme dans les gorges de la Bohême. Ce fut lui qui, après le désastre de Kulm, sut par d’habiles manœuvre ramener les débris de nos troupes à Dresde, où il fut fait prisonnier avec le corps que le comte Gouvion-Saint-Cyr y commandait. Rentré en France à l’époque de la première Restauration, le général Philippon fut créé chevalier de Saint-Louis, obtint sa retraite le 15 janvier 1814, et mourut le 4 mai 1836. Son nom est gravé sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest.

PIAT ( JEAN-PIERRE, baron)

Né le 6 juin 1774 à Paris (Seine), entra comme sous-lieutenant le 10 janvier 1792 dans le 2e bataillon du 56° régiment d’infanterie, devenu 112° puis 88° demi-brigade d’infanterie de ligne, et servit à l’armée du Nord en 1792 et 1793. A la bataille de Nerwinde, il reçut un coup de feu à la main droite.

Lieutenant le 10 vendémiaire an II, il fit les guerres de l’an II à l’an IV à l’armée de Sambre-et-Meuse, passa à l’armée d’Italie et fut nommé capitaine de grenadiers sur le champ de bataille le 26 ventôse an V, pour sa conduite au passage du Tagliamento. Sa demi-brigade fit partie de l’armée d’Orient en l’an VI. Il se signala à la bataille de Sedenian (haute Égypte) le 17 vendémiaire an VII, et devint chef de bataillon le 8 frimaire suivant.

Blessé à l’affaire de Bénéhadi, le 19 germinal même année, d’un coup de feu dans les reins, atteint d’une balle à la figure au siège du Caire ; il se trouva encore à la bataille livrée sous les murs d’Alexandrie le 30 ventôse an IX, et y reçut une nouvelle blessure au genou droit. Le général en chef le nomma chef de brigade provisoire le 7 floréal suivant.

Rentré en France au commencement de l’an X, la 88e alla tenir garnison à Phalsbourg. Le 11 brumaire an XII, le chef de brigade Piat, qui n’avait pas été confirmé dans ce dernier grade, fut cependant nommé major du 2e régiment de ligne et membre de la Légion-d’Honneur le 4 germinal suivant.

Il fit les campagnes de la grande armée de l’an XIV à 1807, obtint la croix d’officier de la Légion-d’Honneur le 15 décembre 1808 ; et, le 7 avril 1809, le grade de colonel du 85e de ligne qui était alors en Allemagne. Il servit en Russie, où il mérita le titre de baron de l’Empire, et en Saxe en 1813.

Le 3 avril 1813, l’Empereur le nomma général de brigade et l’envoya à l’armée d’Italie.

Revenu en France en 1814, le roi le nomma chevalier de Saint-Louis le 27 novembre de la même année, et il resta en disponibilité jusqu’à son admission à la retraite, qui eut lieu le 5 avril 1824.

Rappelé à l’activité après la Révolution de 1830, il commanda en 1831 et 1832 le département du Var, obtint la croix de commandeur de la Légion-d’Honneur le 16 novembre 1832, et, en 1833, le commandement des Hautes-Alpes où il resta jusqu’en 1837.

Mis alors en non-activité à cette date, il entra dans la 2° section du cadre de l’état-major général, conformément