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soldats qui devaient le seconder ; les autres se sont égarés dans la route ou n’ont pu surmonter les obstacles qui s’opposaient à leur marche. ^

Dans cette position critique, éloigné de tout secours, il prend le parti de se retirer ; mais, entouré de postes ennemis, il n’a d’autres moyens d’échapper à leur surveillance que de se jeter dans un ruisseau où, dans l’eau jusqu’au cou, il attend que le jour paraisse. Pendant ce temps, les Autrichiens ayant évacué leurs positions, il put se montrer sans danger et rentrer à son corps. Le 28 thermidor an VII, à la bataille de Novi, Peugnet avec sa seule compagnie de grenadiers, culbuta un bataillon russe qui s’était maintenu dans ses positions, malgré le feu de deux demi-brigades et de plusieurs pièces de canon. Atteint, dès le commencement de l’action, d’une balle qui lui avait traversé la caisse droite, il ne voulut quitter le champ de bataille qu’après avoir vu l’ennemi repoussé.

Le 7 brumaire an VIII, commandant le 1" bataillon de sa demi-brigade, il fut chargé par le général Laboissière de débusquer l’ennemi des positions qu’il occupait entre l’Orba et la Bormida, ce qu’il exécuta avec un plein succès, ayant contraint l’ennemi de repasser la Bormida sur plusieurs points.

Le 26 du même mois, à l’affaire de Busaco, il combattit avec une grande valeur, reçut quatre coups de sabre, dont deux à la main droite, un à la main gauche et un autre sur la tête, fut fait prisonnier de guerre et subit une captivité de quinze mois en Autriche. A son retour, il reçut un sabre d’honneur qui lui fut décerné par arrêté du 28 fructidor an X.

Employé en l’an XII et en l’an XIII au camp de Saint-Omer, il fut créé officier de la Légion-d’Honneur le 25 prairial an XII-, et fut nommé membre du collège électoral du département du as-de-Calais.

De l’an XIV à 1807, il fit les campagnes d’Autriche, * de Prusse et de Pologne, et le 30 frimaire an XIV, après la bataille d’Austerlitz, où il commandait le 1" bataillon du 14e, et où il rendit d’importants services, il fut nommé chef de bataillon au 61° régiment d’infanterie de ligne. Le U octobre 1806, à la bataille d’Iéna, il fut grièvement blessé d’un coup de feu à la jambe gauche et eut un cheval tué sous lui. Il ne voulut point quitter le carré de son bataillon qu’après que la victoire se fut décidée en notre faveur.

Peu de temps après, l’Empereur, pour lui témoigner sa satisfaction, lui accorda une dotation de 3,000 fr. de rente.

En 1809 il fit partie de l’armée d’Allemagne.

Dans une affaire qui eut lieu le 19 avril près de Landshut, avec son bataillon il enleva à la baïonnette un village dans lequel les Autrichiens laissèrent un grand nombre de morts, et il eut encore un cheval tué sous lui. Le 21, en avant de cette même ville, avec 400 hommes, il sut, par des démonstrations, tromper l’ennemi et lui persuader qu’il avait devant lui la division Morand tout entière. Coupé de cette division, il contint les Autrichiens par son attitude menaçante, et donna le temps au maréchal Bessières de venir le dégager.

Après avoir reçu les éloges les plus flatteurs de la part du maréchal, le commandant Peugnet remit à la division Le-grand 1,200 prisonniers de la Landwehr et rejoignit le 23, devant Ratisbonne, son régiment qui le croyait tombé au pouvoir de l’ennemi. Le 7 juin suivant, il fut nommé colonel