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Général de brigade le 6 août 1811, et employé le 30 du même mois dans la 23e division militaire, il reçut l’ordre, le 26 juin 1812, de rejoindre la 4e division d’infanterie de la grande armée. L’Empereur l’attacha, le 1" août suivant, au grand quartier général.

Commandant de la Légion-d’Honneur le 18 juin 1813, et détaché peu de temps après au corps d’observation de l’Elbe, il reçut, le 21 août, en avant de Lowemberg (Silésie), un coup de feu qui lui fracassa là rotule du genou droit. Il rentra en France pour soigner sa blessure.

Louis XVIII le nomma chevalier de Saint-Louis le 30 août 1814.

Au retour de l’île d’Elbe, il eut le commandement de la 21e brigade d’infanterie, à la tête de laquelle il reçut une mort glorieuse, le 18 juin 1815, à l’attaque dirigée par lui sur les hauteurs de Bierge. Il y fut.tué par un boulet de canon.

Son nom figure sur le côté Nord de l’arc de triomphe de l’Étoile.

PÊRIGNON ( DOMINIQUE-CATHERINE, comte, puis marquis de)

Lorsque sortit des États généraux de 1789 cette souveraineté populaire qui jeta le gant à la monarchie de droit divin, Pérignon avait déjà payé la dette que tout citoyen’ doit à son pays. Il était né à Grenade, près Toulouse, le 31 mai 1754, et la position sociale de sa famille lui avait donné une sous-lieutenance dans le corps des grenadiers royaux de Guyenne ; il était devenu ensuite aide-de-camp du comte de Preissac.

Rentré depuis quelque temps déjà dans la vie civile, avec la maturité de l’exercice et des années, il ne tarda pas à s’associer au nouvel ordre de choses, en acceptant les fonctions de juge de paix du canton de Montech.

C’est dans l’exercice de cette magistrature nouvelle et populaire que les électeurs du département de la Haute-Garonne vinrent le prendre pour l’envoyer comme leur représentant à l’Assemblée législative.

Il comptait alors trente-sept ans ; il avait servi comme officier, il avait siégé comme juge ; ces précédents devaient influer sur le reste de sa vie et lui enlever, soit dans les camps, soit dans les affaires, le caractère de la spécialité.

En effet, au premier cri de guerre, le cœur du soldat s’allume sous la toge du législateur, et il va prendre le commandement d’une légion dans l’armée des Pyrénées-Orientales.

Le 17 juillet 1793, au combat de Thuir et "du Mas-de-Serre, son intrépidité eut une grande part aux succès des armes françaises.

Nommé général de division le 3 nivôse an II, il eut la gloire de sauver la place de Perpignan : il reçut dans cette affaire un coup de baïonnette à la cuisse. Vainqueur à la Jonquière, le 19 prairial, suivant, il commandait le centre de l’armée le 28 brumaire an III, à la bataille de. la Montagne-Noire où périt Dugommier. Il lui succéda dans le commandement en chef. La victoire d’Escola, la prise de l’imprenable Bouton-de-Rose et de la ville justifièrent glorieusement le choix qu’on avait fait de lui.

Le 4 messidor an III, le traité de Bâle réconcilia la France et l’Espagne, et Pérignon, ambassadeur a Madrid, fut chargé de cimenter les relations amicales que ses victoires avaient rétablies. Deux ans plus tard, le vice-amiral Truguet le remplaça dans ce poste important, et il alla reprendre son rang de bataille à l’armée d’Italie.

Il commandait l’aile gauche à la bataille de Novi ; ses deux divisions, aux ordres des généraux Grouchyet Lemoine, gardaient les vallées de la Bormida et du Tanaro. Pérignon défendait le village