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résister longtemps. Les villes maritimes eurent beaucoup à souffrir. Calvi surtout se fit remarquer par sou dévouement à la France et fut entièrement ruinée ; mais Paoli parvint à faire consentir la population à passer sous le gouvernement des Anglais. Une Consulte générale fut. tenue à Corté en juin 1794, et les députés jurèrent fidélité au roi d’Angleterre et à la constitution que ce prince avait offerte, et qui établissait un Parlement et un vice-roi.

Cependant Paoli, mécontent de la conduite que tenaient les Anglais, se retira à Monticello ; mais ses ennemis crurent qu’il n’était pas prudent de laisser bouder ainsi un homme dont l’influence était encore assez grande pour faire perdre aux Anglais tout ce qu’il leur avait donné ; et le vice-roi, sir Guillaume Elliot, demanda à son gouvernement de l’appeler en Angleterre. Paoli quitta la Corse avec regret mais résigné. Il se rendit à Londres où il vécut jusqu’en 1807 ; les succès de Napoléon réveillaient chez lui de nobles sentiments, il était heureux des triomphes de celui qu’il appelait son élève, et illuminait son palais à chaque grande victoire du Consul ou de l’Empereur.

Il laissa, par son testament, une somme assez forte pour fonder à Corté une université, et à Morosaglia une École primaire supérieure. Ses vœux ont été accomplis.

PARCHAPPE (CHARLES-JEAN-BAPTISTE)

né le 4- avril-1787 à Épernay (Marne), d’une famille anoblie par Henri IV au siège d’Épernay. Entra à l’École mili-’ taire de Fontainebleau le 8 décembre 1804, et y fut nommé sergent-major. Sous-lieutenant en avril 1806 au 56* "de ligne, il rejoignit ce corps en Italie, passa en Allemagne, assista comme commandant des détachements auxiliaires aux sièges de Stralsund et de Colbert, fit partie du corps expéditionnaire qui opéra en Danemark sous les ordres du prince de Ponte-Corvo ; et, après la fuite de la Romana, suivit sa division dirigée sur l’Espagne, s’arrêta à Lyon d’où il partit à marches forcées pour aller se joindre à Augsbourg au A’ corps commandé par Masséna. Nommé lieutenant par l’Empereur après la bataille de Ratisbonne, il assista au combat d’Ebèlsberg, passa le Danube devant Vienne avec quelques hommes, alla s’établir dans une maison de plaisance impériale et s’y défendit toute la nuit, continua à se battre héroïquement les jours suivants, et fut décoré de la main de l’Empereur après la bataille d’Essiing.

Blessé à Wagram par un boulet qui enleva son shako ; il suivit sa division après la campagne de 1809 pour assister en Hollande à l’abdication du roi Louis.

En 1814, ce fut encore l’Empereur qui créa capitaine de voltigeurs le lieutenant Parchappe, en souvenir de sa belle conduite à Ëssling. ; . Le capitaine Parchappe fit la campagne de Russie avec distinction et y fut blessé.

En 4813, faisant partie du 2° corps, division Dubreton, il combattit à Dresde, à Wachau, à Leipzig, à Hanau. Sa conduite, dans ces diverses affaires, fut digne des plus grands éloges. Dans la campagne de France, Parchappe se battit à Ligny, à Saint-Dizier, à Brienne, à Chauménil, à la Rothière," à Troyes, etc., et fut plusieurs fois blessé.

Le 28 janvier 1814, il fut nommé chef de bataillon et officier de la Légion-d’Honneur sur le champ de bataille.

La Restauration le laissa inactif ; mais il fit la campagne de Waterloo et fut de nouveau renvoyé dans ses foyers.

En 1823, le commandant Parchappe fit la campagne d’Espagne ; il était chevalier