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d’un si vif éclat. Lorsqu’en l’an IX, le général Macdonald fut appelé au commandement en chef de l’armée des Grisons, il chargea l’adjudant-général Lacroix de commander son avant-garde et d’ouvrir, à travers les neiges et les glaces des Alpes, le fameux passage du Splugen. Enfin, en l’an X, il fit partie de l’expédition de Saint-Domingue, où il enleva de vive force la ville de Port-au-Prince. Atteint d’une balle à la poitrine, il reçut, pour prix de ses nouveaux exploits, le grade de général de brigade, dont il avait depuis trois ans si heureusement rempli les fonctions. Le sort semblait avoir destiné le général Lacroix à avoir des commandements supérieurs aux fonctions de son grade effectif : à peine était-il fait général de brigade à Saint-Domingue, que, le général Boulet ayant été blessé, il prit le commandement de la division et soutint avec elle plusieurs combats glorieux sur l’Artibonite, à la Crête-à-Pierrot, aux Matheux et à l’Arcahaie. Chargé d’organiser la défense du département de Cibao, au moment de la défection générale des noirs, le général Lacroix rouvrit les communications, marcha avec les milices espagnoles au secours de la partie française, escalada avec elles les forts d’Ouanaminthe et de Laxavon, et chassa les noirs insurgés des bords de la rivière du Massacre.

De retour en France en l’an XI, il reçut la décoration de membre de la Légion-d’Honneur, puis celle de commandant de l’Ordre la même année. Il se rendit ensuite en Hollande, s’embarqua sur le Texel avec sa brigade pour l’expédition d’Angleterre, et fit enfin, avec cette même brigade, les campagnes d’Ulm, d’Allemagne et du Frioul. Le 24 juin 1808, l’Empereur le nomma baron de l’Empire avec une dotation de 4 000 francs. Promu chef d’état-major de l’armée de Naples en 1809, il se signala par ses services pour la défense du pays contre l’armée anglo-sicilienne. Après la cessation des hostilités, il purgea le pays des brigands qui l’infestaient, et prit une part active à l’organisation de l’administration du royaume. Ayant obtenu un congé pour rentrer en France, il ne rejoignit point en temps opportun, eut quelques démêlés avec l’autorité impériale, et fut, pendant, quelques jours, enfermé dans la forteresse de Montpellier. Toutefois, il n’avait pas entièrement démérité de la confiance de l’Empereur, puisqu’il en reçut le commandement d’une brigade, et qu’à la première Restauration on le porta au cadre de non-activité. Louis XVIII le créa cependant chevalier de Saint-Louis le 8 juillet 1814. Aux premières nouvelles du débarquement de Napoléon, le général Pamphile Lacroix fut nommé, par ordonnance royale contre-signée du maréchal Soult, lieutenant-général honoraire ; mais les événements et l’enthousiasme national ne permirent point aux Bourbons d’organiser leur défense, et vingt jours plus tard, l’Empereur appelait le général Lacroix aux fonctions de chef de l’état-major du 2e corps et lui conférait le grade de lieutenant-général titulaire. À la suite de nos désastres de Waterloo, Napoléon lui prescrivit de rester le plus longtemps possible à la sortie de Charleroi, pour donner des directions aux hommes des différents corps de l’armée qui se retiraient isolés. Le 30 juin, Laguette-Mornay ayant, dans un rapport à la Chambre des représentants, porté atteinte à l’honneur de la 2e division, en disant qu’elle avait été la plus démoralisée dans la déroute du mont Saint-Jean, le général Lacroix prit hautement la défense de ce corps et adressa au président de la Chambre une réclamation tout à la fois respectueuse et énergique, dont la lecture donna lieu à un vote de remercîments