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à des voies de fait envers un adjudant de la ville de Paris, de service au jardin Beaujon. Le conseil de guerre acquitta le comte Pacthod à l’unanimité, le déclarant non coupable d’injures et de voies de fait envers ledit adjudant, et le déchargeant de toute espèce de blâme et de culpabilité dans l’action portée contre lui. Membre de la commission de révision du Code de justice militaire le 15 juin 1822, et remis en disponibilité le 1er mars 1823, le général Pacthod obtint sa retraite en 1827. Il mourut à Paris le 24 mars 1830. Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Sud.

PAILLHÈS (ANTOINE, baron)

né à Béziers (Hérault), le 25 août 1779 ; déserta le collège à 14 ans pour s’engager dans le 83e régiment, compagnie des grenadiers du célèbre Latour-d’Auvergne. Détaché quelque temps pour aller faire la campagne de Savoie, il revint assister à la bataille de la Montagne-Noire, où fut tué Dugommier, et enleva une redoute et six pièces de canon.

À la prise de Roses, il s’empara avec quelques soldats d’un ouvrage important, et y fut blessé. Passé dans la 61e demi-brigade, le jeune Paillhès fut un des quatre sous-officiers qui se précipitèrent dans le marais, à la droite du pont d’Arcole, pour sauver Bonaparte, qui y avait été renversé. Après avoir fait les campagnes d’Italie et d’Égypte, il gagna à Austerlitz le grade de lieutenant et passa dans la Garde impériale. S’étant distingué au combat de Rio-Secco en Espagne, en 1808, il fut fait capitaine sur le champ de bataille, et le 12 mai 1809 chef de bataillon. Il combattit avec ce grade en Allemagne, en Espagne et en Russie.

Sur la route de Kalouga à Smolensk, dans une attaque de nuit, il passa avec 2 600 hommes de la Garde sur le ventre d’un corps russe de 23 000 hommes. Napoléon paya ce trait d’audace et quelques autres qui suivirent du grade de colonel du 2e régiment provisoire, d’où il passa au 7e des tirailleurs-pupilles de la Garde.

En 1814, le colonel Paillhès fut chargé d’organiser le 90e d’infanterie de ligne. Dans une revue que passa le duc de Berry à Thionville, ce prince donna à l’un des majors la croix d’officier, puis la lui retira pour la donner à un émigré qui venait de lui rappeler des services rendus aux Bourbons ; Paillhès est informé de ce fait, à l’instant il aborde vivement le prince et lui reproche avec énergie l’insulte faite à un brave officier. « Si vous aviez eu affaire à moi, ajoute-t-il en s’exaltant, je vous aurais tué. »

Huit jours plus tard, le colonel Paillhès fut renvoyé en demi-solde et mis sous la surveillance de la haute police, ce qui ne l’empêcha pas d’entrer dans la conspiration ourdie par Lefebvre Desnoettes et les frères Lallemand ; cette conspiration avorta par le débarquement de l’Empereur ; Paillhès alla à sa rencontre jusqu’à Sens et revint à Paris avec lui.

Nommé colonel du 3e tirailleurs de la Garde, il combattit à Waterloo, prit et reprit plusieurs fois le village de Planchenois, et abandonna le dernier le champ de bataille. Le colonel Paillhès refusa de signer la capitulation de Paris ; il voulait qu’on arrêtât Fouché, Davoût et qu’on se battît : la majorité s’y opposa.

Derrière la Loire, on prépara une insurrection qui devait être, dirigée par Excelmans, Chastel, etc. ; mais la majorité encore la fit avorter.

Le jour que Ney fut fusillé, Paillhès fut arrêté comme ayant conçu le projet de l’enlever, si on conduisait le marechal à Grenelle. On mit Paillhès en liberté, faute de preuves, mais on l’exila deux ans de Paris.