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d’Honneur le 18 avril 1834, fut compris dans la promotion des maréchaux de camp le 22 novembre 1836 ; il prit le 8 décembre le commandement de la subdivision du Pas-de-Calais.

Appelé en mars 1837 à la tête d’une brigade d’infanterie dans la division d’Alger, il séjourna au camp d’observation de Bouffarick durant le mois de juin, et remplaça le gouverneur général dans la province d’Alger pendant la seconde expédition de Constantine.

À la fin de novembre, le maréchal Valée lui confia le commandement de Constantine et de ses dépendances, et en août 1838, il fut chargé de compléter la reconnaissance du chemin de Constantine à Stora. Sa marche hardie dans une contrée où les Turcs n’osaient pas s’aventurer étonna les Kabyles. Dès lors commença sous sa direction l’exécution de cette voie militaire, longue de 22 lieues, qui conduit en trois jours de marche de Constantine à la mer.

Vers le même temps, le commandant de Mjez-Amar ayant été arrêté par les Haraktas, dans une reconnaissance, le général Négrier marcha pour les punir ; mais à l’apparition de ses troupes, cette tribu demanda l’aman et se soumit à la réparation qu’il exigea d’elle ; puis, comme l’ex-bey El-Hadj-Ahmed s’approchait de Constantine qu’il espérait surprendre, le général se porta au-devant de lui et le contraignit à reculer sans combat.

Rappelé en France en juillet 1838, le général Négrier prit le commandement du département du Nord. En janvier 1839, on lui confia celui de la 2e brigade, 3e division, rassemblée sur cette partie de la frontière, et il rentra dans sa subdivision au licenciement des corps d’observation le 25 mai. Vers la fin de juin, il eut le commandement de la 4e division d’infanterie à Paris, fut employé au camp de Fontainebleau en 1839 et 1840, alla en mission à Heilbron pour assister aux manœuvres des troupes du 8e corps de la confédération germanique. Envoyé de nouveau en Algérie à la fin de janvier 1841, il reprit le commandement supérieur de la province de Constantine.

Abd-el-Kader avait conservé du côté de Msilah, au sud-ouest de Sétif, un reste d’influence qu’il importait de détruire. À cet effet, le général Négrier se rendit à Msilah, en mai, à la tête d’une forte colonne. Il y fit reconnaître l’autorité d’El-Mokrani, notre khalife, par un grand nombre de tribus qui vinrent faire leur soumission et pourvut aux dispositions nécessaires pour mettre le khalifat d’Abd-el-Kader dans l’impossibilité d’y créer un nouveau centre d’intrigues.

Créé lieutenant-général le 18 décembre 1841, il ouvrit la campagne de 1842, en repoussant, en janvier, une attaque dirigée contre Msilah par Ben-Omar, khalife de l’Émir. Le 31 mai, il prit possession de Tebessa, situé à 35 lieues sud-est de Constantine, et après avoir donné dans cette ancienne colonie romaine l’investiture, au nom de la France, à des autorités indigènes, il revint à Constantine en dissipant les rassemblements qui voulaient lui disputer le passage.

Rentré en France le 21 janvier 1843, le général Négrier commanda successivement les 13e et 16e divisions militaires, à Rennes et à Lille, fut nommé inspecteur général d’infanterie en 1845 et 1846, et reçut la croix de grand officier le 22 avril 1847. Au mois de mai 1848 le gouvernement provisoire lui conserva le commandement de la nouvelle 2e division, et il vint à la même époque siéger à l’Assemblée nationale en qualité de représentant du département du Nord.

Dès ses premières réunions, l’Assemblée pressentant les dangers qu’elle aurait à courir lui avait confié les fonctions