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près de Dinant, et le 28 du même mois à celui de laSambre, près Charleroi, où, contraint d’abandonner le village de Gros-selies, il conserva néanmoins 7 pièces de canon qu’il avait enlevées à l’ennemi.

Le 8 messidor, jour de la bataille de Fleuras, placé en avant de ce village et attaqué par le corps du général autrichien Quasdanovvich, non-seulement il se maintint dans cette position, mais s’apercevant que la division du général Ghampionuet allait être mise en pleine déroute, il la secourut efficacement par une charge à la baïonnette qu’il dirigea en personne. On sait que l’une des particularités de cette célèbre bataille, c’est que le général en chef Jourdan recevait d’un aérostat, élevé de 300 toises, des renseignements sur la situation des deux armées ; mais ce qu’on a jusqu’à ce jour ignoré, c’est que ce fut Morlot qui remplit cette périlleuse mission. Il se distingua de nouveau devant Maëstricht à la bataille d’Aldenhoven, et la campagne de l’an II terminée, il servit, de l’an III à l’an V, aux armées du Nord, de Sambre-et-Meuse et de Hollande. Investi, après la conquête de ce pays, du commandement d’Aix-la-Chapelle et des contrées situées entre Meuse et Rhin, un conflit d’autorité s’éleva entre lui et le directeur général de la police que le Directoire y avait envoyé vers la fin de l’an IV. Cet agent, blessé de l’opposition qu’apportait Morlot à ses empiétements sur les droits et les immunités des généraux en ce qui concernait la police militaire, le dénonça comme concussionnaire, et le Directoire, sans examen, sans enquête préalable, le destitua le 5 brumaire anV.

Morlot, qui se justifia complètement, fut réintégré dans son grade le 5 nivôse de la même année, eut le 1-1 fructidor le commandement de la 10e division militaire, puis, de la 3° le 10 pluviôse an VI, et fit les campagnes des ans VII et VIII en Batavie, dans l’Ouest et dans les Grisons.

En non-activité le 1er vendémiaire an X, membre de la Légion-d’Honneur.le 49 frimaire, en disponibilité le l"nivôse, commandant de l’Ordre le 25 prairial an XII, et de la 16e division militaire le 28 brumaire an XIV, il rejoignit, le 9 novembre 1807, le corps d’observation des côtes de l’Océan.

Morlot ayant sous ses ordres la 3° division du 3e corps de l ! armée d’Espagne* se trouva le 23 novembre 1808 à la bataille de ïudela, et en février 1809 au siège de Saragosse.

Atteint, devant cette place, d’une fièvre cérébrale, il mourut à Bayonne le 23 mars. Son nom est inscrit sur le côté Nord de l’arc de triomphe de l’Étoile.

MORNAY (CHARLES-LEONCE de)

issu dé la famille de Duplessis-Mornay d’Arqués et d’Yvry, ce compagnon indépendant du Béarnais, héritier d’un beau nom de guerre, Léonce de Mornay porta la cuirasse comme son aïeul Duplessis l’avait portée. Né en 1792, il sortait en 1812 de l’École militaire de Saint - Germain. Sous-lieutenant au. 8e régiment de hussards, il prenait sa part des dangers et des gloires de la retraite de Russie.

Le 10 octobre 1813 à Duben, l’Empereur nommait de Mornay lieutenant ; bientôt après, à l’affaire de Kùlm, de Mornay était blessé d’un biscaïen à l’épaule. Chevalier de la Légion-d’Honneur enl813, il se distinguait aux batailles de Bautzen, de Dresde et Leipzig. La même année, le général Corbineau appelait de Mornay auprès de lui en qualité d’aide-de-camp. Nous le retrouvons capitaine en 1814 et c’est en cette qualité qu’il est fait prisonnier à l’affaire de Brienne.

Rentré en France à la paix de 1814, Léonce de Mornay fut admis dans la