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blessures et par l’insalubrité du. climat de l’Inde, le contraignit, en 1790, à demandera revenir en France; il y trouva la marine entièrement désorganisée par l’émigration. Loin, d’imiter l’exemple de ses camarades, il offrit ses services au nouveau gouvernement et fut.élevé au grade de contre-amiral, avec le commandement d’une division.

Vice-amiral en 1793, son escadre, composée de trois vaisseaux et de sept frégates, allait mettre à la voile pour Saint-Domingue, lorsqu’il reçut l’ordre de se tenir en croisière entre Groix et Belle-Isle, afin, d’assurer la rentrée des navires du commerce dans nos ports bloqués par les Anglais. Ses équipages, harassés et dénués de tout,, se mutinèrent et menacèrent de mort leurs officiers, si l’escadre ne reprenait la route de Brest.

A son retour, frappé par la loi qui excluait les nobles des emplois civils et militaires, il fut arrêté et resta prisonnier jusqu’au 9 thermidor. Il ne fut employé de nouveau qu’en l’an V ; alors se préparait à Brest une expédition pour l’Irlande: une escadre de 15 vaisseaux de ligne, 12 frégates, 6 corvettes ou avisos et 9 bâtiments de transport, devait, sous les ordres de Villaret, transporter dans cette île 15,000 hommes de débarquement aux ordres de Hoche.

Au moment de lever l’ancre, Villaret fut rappelé et remplacé par Morard de Galles qui, le 25 frimaire an V, donna le signal du départ.

Cette expédition ne fut pas heureuse; un de ses vaisseaux, le Séduisant, se perdit en sortant de Brest, dans la passe du Raz, et la flotte, après avoir gagné l’entrée de la baie de Bautry, fut forcée par les vents contraires de rentrer dans Rochefort. Le Consulat et l’Empire le dédommagèrent de la défaveur qui avait été la suite de cet insuccès.

Membre du Sénat à la formation de ce corps (4 nivôse an VIII), de la Légion-d’Honueur le 9 vendémiaire an XII, la même année l’Empereur le décora du cordon de grand officier de cet Ordre (25 prairial), le nomma titulaire de la sénatorerie de Limoges (2 prairial), et comte de l’Empire en 1808.

L’amiral Morard de Galles est mort à Guéret le 23 juillet 1809. Le conseil municipal de cette ville vota des fonds pour un monument à sa mémoire.

MOREAU (JEAN-VICTOR)

né à Mor-laix le 11 août 1763, fils d’un avocat. Destiné lui-même au barreau, son penchant pour les armes l’entraîna à s’engager à l’âge de 18 ans. Son congé fut aussitôt racheté, et Moreau était Prévôt de droit à Rennes au commencement de la Révolution. Il commanda les attroupements reunois et nantais qui se formèrent en 1789. En 1790, il présida la confédération de la jeunesse bretonne et angevine. Commandant d’un bataillon de volontaires sous Dumouriez ; général de brigade en 1793, et général de division le 12 avril 1794. Commandant de l’aile droite de l’armée de Picbegru, en Hollande ; puis général en chef de l’armée de Rhin-et-Moselle en.1796, il battit Wurmser et le prince Charles. Obligé de prendre sa retraite, lors de l’affaire des papiers de Pichegru, Moreau reçut, en 1798, le titre d’inspecteur général. Général en chef de l’armée d’Italie, à la retraite de Scherer, il sauva l’armée et battit les Russes àBassignano : il avait 20,000 hommes contre 90,000. Général en chef de l’armée du Rhin en 1799.

Commandant de l’armée du Danube après le 18 brumaire, il remporta les grandes victoires de Hochstedt, de Neu-bourg et de Hohenlinden et arriva à 20 lieues de Vienne. Moreau devait alors épouser la sœur du premier Consul, Pauline Bonaparte.