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d’Eure-et-Loir en 1822, et il continua d’y siéger jusqu’en 1836.

Mort le 24 mai 18-46.

MONTRICHARD (JOSEPH-ËLIE-DESIRE PERRUQUET)

né le 2-4 janvier 1760 à Thoivette (Jura).

Élève surnuméraire d’artillerie à l’École de Metz le 16 août 1781, il passa comme élève d’artillerie à Besançon le 1" septembre 1782.

Nommé lieutenant en second d’artillerie au régiment de Strasbourg le 1" septembre 1783, lieutenant en premier le 11 juin 1786, il entra en qualité dé capitaine en second d’artillerie au régiment de Metz le 1" avril 1791, et y fut fait capitaine-commandant le 1" juin 1792. Il fit dans les armées du Haut-Rhin, du Bas-Rhin, du Nord et de Rhin-et-Moselle, les premières campagnes de la Révolution, et déploya dans plusieurs affaires une énergie peu commune. ’ Promu chef de bataillon adjudant-général le 30 juillet 1793, il continua à donner des preuves de bravoure et de talent. Toujours aux armées actives, Montrichard. attira l’attention des généraux dans les guerres des ans II et III, et fut créé chef de brigade adjudant-général le 25 prairial de cette dernière année.

En l’an IV, au passage du Rhin, devant Kehl, le 15 thermidor, il s’embarqua avec un petit nombre d’hommes, traversa audacieusement le fleuve sous le canon de l’ennemi, s’empara de vive force de la rive opposée, fit un grand nombre de prisonniers, occupa la position qu’on lui avait ordonné de prendre, et contribua beaucoup au succès de cette brillante journée ; sa belle conduite lui mérita le grade de général de brigade sur le champ de bataille.

Au passage du Lech, effectué le 7 fructidor suivant, il se jeta dans le fleuve à la tête des colonnes qu’il enflamme par son exemple, se précipita sur l’ennemi et le mit en déroute après une vigoureuse résistance. Il reçut dans cette action hardie les félicitations du gouvernement. Si le général Montrichard montra dans ces diverses attaques de l’audace et de l’énergie, il sut aussi faire preuve de talents dans la défense. C’est ainsi qu’il ajouta à sa réputation lors dé la retraite de l’armée de Rhin-et-Moselle à la fin de cette campagne.

Employé en l’an V aux armées du Rhin et d’Allemagne, il fut appelé, le 24 thermidor an VI, aux fonctions de chef d’état-major général à l’armée de Mayence.

Lorsque le Directoire fit choix du général Joubert pour commander l’armée d’Italie, Montrichard l’y suivit, et l’aida dans l’exécution du plan qui avait pour but de s’assurer de l’entière possession du Piémont ; lorsque le roi de Sardaigne signa sa renonciation à la couronne, le 23 vendémiaire an VII, il était chef d’état-major à l’armée d’Italie.

Promu au grade de général de division le 17 pluviôse, il commandait la place de Bologne peu de jours avant que Scherer ne prît le commandement en chef de cette armée. Scherer ayant été défait à Magnano, le 5 floréal, le général Montrichard se vit chargé de prévenir les suites de cette défaite en couvrant la Toscane et la Ligurie, mission dont il s’acquitta avec un plein succès ; il battit les Impériaux en plusieurs rencontres, et les força d’abandonner le siège du fort Urbino. Ce commandement était d’autant plus difficile que les Autrichiens avaient en Toscane de nombreux partisans et fomentaient des insurrections parmi les habitants ; mais son caractère ferme maintint partout le calme et la tranquillité ; il rétablit la communication de Bologne avec Ferrare que les insurgés avaient momentanément interceptée. Ce