Page:Mullié - Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, II.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée

avec enthousiasme, le portèrent à donner sa démission de son emploi de lieutenant aux gardes. Il était en 1792 colonel du 12e régiment de chasseurs à cheval ; la même année, il fut envoyé à l’armée du Midi en qualité de maréchal de camp ; il commanda la cavalerie et prit une part glorieuse aux opérations de Savoie. Sa belle conduite dans les diverses batailles qui suivirent lui valut le grade de général de division, qui lui fut conféré par les représentants en mission.

Proscrit comme noble par le décret du 15 thermidor an II, Grouchy se retira dans le département de la Manche ; mais rappelé en l’an III, il fut envoyé à l’armée des côtes de l’Ouest comme chef d’état-major,yopéra sa jonciion avec les troupes commandées par Hoche et contribua ainsi que lui au succès de Quiberon. A la j suite de cette affaire, il obtint le com- ’ mandement en chef de l’armée de l’Ouest, et devint, en qualité, de chef d’état-major général, l’adjudant du général Hoche, chargé du commandement des trois armées réunies.

En l’an VI, Grouchy passa sous les ordres de Joubert à l’armée d’Italie. Envoyé en Piémont, il contraignit à l’abdication le roi Charles-Emmanuel, et reçut en récompense le commandement du Piémont. Dans toutes les affaires qui précédèrent la bataille de Novi, Grouchy fit des prodiges de valeur. Il fut blessé à Valence et eut à la Trébia deux chevaux tués sous lui. A Novi, il commandait l’aile gauche et fit prisonniers 4,300 Autrichiens. Cerné’dans les défilés de Pas-turna, où il reçut 14 blessures, il fut fait prisonnier ; il vit avec désespoir le 18 brumaire et protesta par écrit contre l’établissement du Consulat.

Rentré en France après un an de captivité, il demanda néanmoins du service. Chargé du commandement d’une des divisions de la seconde armée de réserve.

il la commanda en chef pendant une maladie de Macdonald.

Il passa ensuite à l’armée du Rhin sous les ordres de Moreau ; il y combattit avec sa valeur ordinaire et prit à la bataille de Hohenlinden une part des plus glorieuses. A la paix, il obtint une inspection générale de cavalerie, fut chargé de reconduire en Toscane, et de faire reconnaître comme roi d’Étrurie, le fils du roi Louis Ier.

Le 19 brumaire an XII, il fut créé membre de laLégion-d’Honnejir et grand officier le 25 prairial suivant. A cette occasion, il dut prêter serment de fidélité à l’empereur Napoléon, et à ce serment, jamais il n’y a manqué.

En 1805, le général Grouchy fut promu au commandement d’une division de l’armée gallo-balave, à la tête de laquelle il assista aux batailles de Wertingen, de Gunlzbourg et d’Ulm. Passé, en 1806, au commandement d’une division de dragons, il la conduisit, le 25 octobre, dans Berlin ; le 26, il combattit avec elle à Zehdenick, et deux jours après à Prentzlow.

Apres s’être distingué à Lubeck, au passage de la Vistule, à Thorn,^etc, il assista le 8 février 1807 à la meurtrière bataille d’Eylau.’Le matin, il avait mené 4,000 hommes au combat ; le soir, il lui en restait 1,200 à peine. Son cheval avait été tué sous lui. Grièvement blessé lui-même, il dut la vie au dévouement du jeune Lafayette, son aide-de-camp. Après cette bataille, il reçut de l’Empereur la grand’croix de l’ordre de Bavière ; quatre mois plus tard, sa belle conduite à Fiïed-land lui valut une mention flatteuse dans le 19e bulletin.

Après la paix de Tilsitt, le général Grouchy fut décoré du grand aigle de la Légion-d’Honneur : en d808, l’Empereur le créa comte de l’Empire et l’envoya en Espagne, avec le titre de gouverneur de