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gauche au siège de cette forteresse, où il entra le premier.

Il resta en Poméranie avec le titre de gouverneur général civil et militaire, jusqu’à la fin de 1808.

A l’ouverture de la nouvelle campagne d’Allemagne en 1809, il eut une division au corps de Masséna. Le 19 mai, à la tête d’une de ses brigades, il opéra le ’ premier passage du Danube à Ebersdorff, et débusqua les Autrichiens de l’île de Lobau. Le surlendemain 21, il soutint seul avec sa division, pendant plusieurs heures, le premier choc de l’armée autrichienne à Aspera. Le 6 juillet, pendant la bataille de Wagram, il fut chargé de l’attaque du village d’Aderkla, où il arrêta, pendant une grande partie du jour, les efforts désespérés du centre de l’ennemi.

Chargé, en 1810, du commandement des villes Anséatiques, et, en 1811, des départements de l’ancien royaume de Hollande, le général Molitor s’y trouvait encore en avril 1813, lorsque La Haye, Leyde et Zardam se mirent en insurrection. Il apaisa ce mouvement par la rapidité et l’énergie de ses mesures.

En 1814, quand la défection des soldats étrangers eut livré cette partie du territoire à nos ennemis, Molitor rentra en France, et La Chaussée, Châlons et La Ferté-sous-Jouarre furent encore témoins, de son courage.

Napoléon, au retour de l’île d’Elbe, trouva Molitor remplissant les fonctions d’inspecteur général, et lui confia la défense des frontières de l’Alsace, avec un corps de 20,000 gardes nationaux mobiles. A la seconde Restauration, Molitor cessa d’être employé, et fut même exilé de Paris ; mais le maréchal Gouvion Saint-Cyr, à son arrivée au ministère de la guerre, lui fit rendre sou inspection générale.

En 1823, le général Molitor, appelé au commandement du deuxième corps de l’armée des Pyrénées, s’empara successivement du royaume d’Aragon, de Murcie, de Grenade, et se rendit maître des places de Malaga, de Carthagène et d’Alicante. Ces succès le firent élever à la dignité de maréchal de France le 9 octobre 1823, et lui ouvrirent les portes de la Chambre des Pairs.

Le gouvernement de Juillet le nomma en 1831 au commandement supérieur des 7e et 8e divisions militaires. En 1840, le maréchal Molitor soutint à la Chambre des Pairs, avec toute l’autorité de l’expérience, le système des fortifications de Paris, « pour que cette capitale ne fût jamais attaquée et que la défense de la France fût nécessairement reportée sur son véritable terrain, c’est-à-dire à la frontière.

Appelé le 6 octobre 1847, au gouvernement des Invalides, le maréchal Molitor avait cédé cette place d’honneur à l’ancien roi de Westphalie, Jérôme Bonaparte, pour occuper le poste de grand chancelier de la Légion-d’Honneur.

La vie du maréchal Molitor est une des plus longues et des plus belles carrières militaires de notre époque ; sorti des rangs des simples soldats, il a dû son premier grade au choix de ses concitoyens, et n’a obtenu les autres que sur les champs de bataille.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Est.

M0LLIÈRE (PIERRE-ALEXANDRE-JEAN)

né à Orléans en 1800. Simple soldat volontaire à vingt-quatre ans, dans l’infanterie régulière grecque, puis officier dans la compagnie sacrée dés Philhellè-nes, il était devenu officier d’ordonnance du général Fabvier, aide-de-camp du général Trézel, et enfin chef de bataillon dans l’état-major de l’armée grecque. Après la campagne de Roumélie contre Reschid-Pacha, il parvint à pénétrer