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volontaires de" son département ; ’ élu capitaine à l’unanimité, il fit la campagne de 1792 à l’armée du Nord. Adjudant-général l’année suivante à l’armée des Ardennes, il commandait une brigade, sous le général Hoche, à la bataille de Kaiserslautern. Il enleva avec trois bataillons la position importante d’Erhrlenbach défendue par la droile de l’armée prussienne. Dans la campagne de 1795, il commandait une des colonnes qui décidèrent le succès de la bataille de Gersberg, près Wissembourg. Pendant les quatre campagnes suivantes, il assista comme chef d’état-major à toutes les opérations de Pichegru, Kléb’er, Mo-reau et Jourdan. Il fut grièvement blessé dans une attaque sur Mayence. Au siège de Kehl il défendit avec intrépidité l’île d’Ehrlen-Bhein, et reçut le brevet de général de brigade le 30 juillet 1799.

Envoyé en Suisse sous Masséna, Molitor défit successivement les Autrichiens dans les combats de Schwitz, Mùtten et Glaris. Menacé dans cette dernière ville par les deux corps austro-russes de Jel-lachich et de Linken, il répondit à un parlementaire qui vint le sommer de se rendre : « Ce n’est pas moi qui me rendrai, ce sera vous ! »

Pendant huit jours de combats acharnés, il s’empara six fois du pont de Naf-fels, s’y maintint enfin et réussit à empêcher la jonction des deux corps.ennemis. A la suite de cette campagne, le Directoire exécutif écrivit une lettre de félicitations à Molitor, et le gouvernement helvétique lui vota des actions de grâce.

En 1800, Molitor alla servir sous Moreau, à l’armée du Rhin, dirigea le passage du fleuve, et se jeta dans la première barque avec une compagnie de grenadiers. Il battit à Stockack la gauche des Autrichiens, et leur fit 4,000 prisonniers. Bientôt après, avec une division de 5,000 hommes, il parvint à contenir le corps autrichien du Tyrol qui ne comptait pas moins de 25,000 combattants. Constamment vainqueur dans une foule de combats partiels, notamment à Brégentz et à Nesselwangen, il couronna cette expédition par la prise de l’importante position de Feldkirch et du pays des Grisons, ce qui nous ouvrit une communication avec l’armée d’Italie.

A la paix, Molitor fut nommé général de division, le 6 octobre 1800, et alla prendre le commandement de la division de Grenoble, qu’il conserva jusqu’en 1805.

Lors de la reprise des hostilités, il rejoignit en Italie Masséna qui leur fit les honneurs de la division d’avant-garde, avec laquelle, à Caldiero, il soutint seul l’attaque de l’aile droite autrichienne conduite par l’archiduc Charles.

Après la paix de Presbourg, l’Empereur l’envoya prendre possession de la Dalmatie. Investi de tous les pouvoirs civils et militaires, il introduisit l’ordre dans l’administration et économisa la moitié dii revenu public. Attaqué d’abord par mer, il repoussa l’escadre russe qui assiégeait Lézina, enleva 300 Russes débarqués dans cette île, et reconquit celle de Curzola.

Cette campagne fut terminée par le déblocus de Raguse ; il y accourut avec 1,700 hommes, balaya les 10,000 Monténégrins et les 3,000 Russesqui menaçaient la ville. Les Ragusiens conçurent pour lui une telle reconnaissance que, dans les églises, au chant du Domine sal-vum, après le mot imperatorem, on ajoutait : etnostram Uberatorem Molitorem. L’Empereur le créa grand officier de la Légion-d’Honneur.

En 1807, Molitor conduisit un corps d’armée sur la Baltique, poursuivit le roi de Suède jusqu’aux ports de Stralsund, et dirigea les opérations de l’aile